Une montre végétale pour illustrer la fragilité de la nature
La marque horlogère suisse H. Moser a présenté lundi au salon de Genève une montre végétale, couverte de lichens, mousses et fleurs des Alpes pour illustrer la fragilité de la nature face au changement climatique.
Sa durée de vie dépendra du soin qui lui est apporté, précise cette petite marque de luxe qui a pris l’habitude de dévoiler chaque année une pièce unique pour se démarquer sur ce salon.
La montre, appelée Moser Nature, un jeu de mot par rapport la version anglaise de l’expression Mère Nature (Mother Nature) est conçue pour durer, être transmise comme n’importe quelle montre de luxe, à condition toutefois de savoir en prendre soin, insiste la marque.
« C’est un projet que nous avons lancé il y a dix-huit mois », expliqué Edouard Meylan, son directeur général, lors d’un entretien avec l’AFP au salon international de la haute horlogerie (SIHH).
« Nous avions fait des croquis mais il y a encore trois mois je n’étais pas encore certain que le projet puisse voir le jour. Et puis un jour, notre responsable technologique, qui aime aussi beaucoup jardiner, est arrivé avec une solution », retrace-t-il.
Cette montre mécanique est construite autour d’un boîtier en acier de 42 millimètres parsemé de mousses, cressons et minuscule echeverias. Son cadran est fabriqué à partir de pierres et lichens des Alpes tandis qu’un fin gazon pousse sur le bracelet, qui doit être entretenu à l’aide d’une mini-tondeuse.
Nourrir deux fois par jour
« Elle est hyper fragile, il faut la nourrir deux fois par jour. Je pense que c’est symbolique de notre planète aujourd’hui », poursuit le patron de H. Moser.
Parmi ses fonctions, elle donne l’heure et les minutes mais purifie aussi l’oxygène, recycle le CO2 et contribue à la diminution de notre empreinte carbone, détaille la marque, non sans une pointe d’humour, dans sa fiche technique.
A l’origine, la montre n’avait pas vocation à être vendue mais plutôt à être conservée à la manufacture comme pièce exceptionnelle.
« On m’a demandé si on pouvait l’acheter mais, pour cela, il faudrait la vendre avec les services d’un jardinier. Mais on m’a aussi suggéré de l’envoyer symboliquement à Donald Trump », s’amuse le patron de la marque.
En 2017, H. Moser avit fait sensation au salon horloger avec une montre en fromage, fabriquée pour tourner en dérision la réglementation sur le label Swiss Made (fabriqué en Suisse) qui venait d’etre révisée.
L’an passé, la maison s’était en revanche attirée les foudres de la profession avec une montre dite Frankenstein, dans laquelle étaient mélés tous les éléments les plus reconnaissables des grandes marques horlogères pour se moquer de la tendance à se refugier derrière leurs valeurs sûres, avec leurs modèles dits iconiques, au détriment de la créativité.