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UdeM: une campagne pour s’attaquer à la détresse psychologique étudiante

La campagne d'affichage de la FAÉCUM se veut «plus sauvage» et «moins traditionnelle» pour attirer le regard des étudiants. Photo: Courtoisie FAÉCUM

Près de trois ans après avoir mené une enquête auprès de 10 000 membres sur le bien-être psychologique, la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) a lancé lundi la campagne «Ça va aller», avec pour objectif de démystifier les tabous entourant la santé mentale sur son campus.

Le secrétaire général de l’association étudiante, Matis Allali, est catégorique: l’enquête démontre que la situation «est loin d’être idéale» sur le campus de l’UdeM en matière de santé psychologique. Interpellés par la situation, l’administration et le Centre de santé et de consultation psychologique (CSCP) participent aussi à la mobilisation.

«25% de nos membres ont participé, c’est massif. Et nos chiffres montrent qu’on fait face à un taux d’idées suicidaires deux fois plus élevé que dans la population générale du même âge», a expliqué l’étudiant en entrevue avec Métro.

«On voit qu’un étudiant sur cinq a des symptômes dépressifs qui nécessitent une prise en charge immédiate et que, globalement, 75% des étudiants disent voir la nécessité d’améliorer les choses.» – Matis Allali.

Pour le porte-parole, ces statistiques prouvent qu’il importe de «briser les préjugés» pour s’attaquer au problème. «Il faut amorcer une discussion collective et surtout, se donner des ressources. On vise autant à prévenir qu’à guérir», a-t-il détaillé.

Sur le site web de la FAÉCUM, deux nouvelles sections sont dorénavant disponibles pour les étudiants. La première donne accès à des activités sociales afin d’aider les étudiants à prendre soin de leur stress, alors que la seconde est une banque regroupant plusieurs ressources d’aide, la plupart accessibles 24 heures sur 24 et dans plusieurs langues.

«On veut éviter que nos membres ne dérapent et glissent dans un état qui pourrait être encore plus précaire. Le but, c’est de dire qu’on a un seul et même espace afin de déterminer les moyens les plus adaptés pour chaque personne, parce que chaque réalité est différente», a ajouté le secrétaire général du groupe étudiant.

Pour mieux cibler les étudiants et attirer leur attention, la FAÉCUM a par ailleurs utilisé des affichages «moins traditionnels» sur le campus de l’UdeM. «On a des affiches qui s’étendent sur l’ensemble des escaliers, des grands autocollants sur des miroirs, bref, on est vraiment allés avec des publicités plus sauvages, pour rejoindre nos membres de manière différente», a considéré M. Allali.

Problème de société
La directrice du CSCP, Virginie Allard-Caméus, dit voir d’un très bon œil le lancement de cette campagne. «Quand on a vu les statistiques sortir, on voyait qu’il fallait faire quelque chose, a-t-elle considéré. Déjà que, sur le campus, on avait beaucoup de demandes pour former des profs et donner des ateliers aux étudiants. On voit vraiment une augmentation de la demande pour de l’assistance en santé psychologique.»

Appelée à commenter la problématique de la santé psychologique sur le campus, l’employée de l’UdeM reconnaît son existence, mais apporte certaines nuances.

«C’est un problème de société en général, on voit que la détresse augmente partout. De facto, sur les campus, ça nous concerne.» – Virginie Allard-Caméus.

«On se situe dans une augmentation de la détresse, donc on ne fera pas l’économie des chiffres, a-t-elle précisé. Mais la réalité de l’UdeM, elle est propre à l’ensemble des campus universitaires québécois et à la société en général.»

La grande qualité de la campagne, selon Mme Allard-Caméus, est qu’elle envoie «un message de bienveillance». «Il fallait que toute notre communauté se sente concernée, et on a pris des mesures très globales pour y arriver», a-t-elle renchéri.

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