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Saison de transition mouvementée au verger Labonté

Le verger Labonté
Le verger Labonté Photo: Olivier Boivin/Métro

Privé de ses visiteurs provenant des écoles, le verger Labonté a tout de même connu une saison record sur le plan de l’autocueillette des pommes et des citrouilles. Bien qu’il ait dû faire face à des défis, la pandémie ne l’a pas trop affecté dans sa transition vers le biologique.

Le verger peut accueillir jusqu’à 9 000 élèves par année en temps normal, mais n’en a reçu qu’environ 50 cette année en raison de la COVID-19. Toutefois, la clientèle des fins de semaine a contribué à pallier le manque en raison de la météo et du confinement.

«On n’a eu qu’une journée de pluie sur les 12 fins de semaine d’ouverture, explique la copropriétaire Nathalie Gervais. Il y avait aussi beaucoup d’endroits fermés, donc les gens venaient en plus grand nombre ici parce qu’ils voulaient sortir.»

L’entreprise a aussi profité d’un élan d’encouragement pour l’achat local. «Les gens avaient le goût de nous aider et de nous supporter», ajoute-t-elle.

La pandémie a cependant amené son lot de défis sur le plan de la main d’œuvre. Devant débarquer au pays avant la mi-avril, le travailleur étranger responsable de l’arrosage est arrivé deux mois plus tard. Des postes aux cuisines, entre autres, ont aussi été difficiles à combler en raison de la Prestation canadienne d’urgence (PCU).

L’incertitude était également plus importante. «Déjà qu’on travaille en agriculture et qu’on doit s’adapter à la météo, ce n’était pas évident de ne pas savoir si on allait fermer ou pas», soutient la copropriétaire.

Le fait qu’ils ont pu rester ouverts malgré la fermeture des commerces en octobre a sauvé leur saison. «Il nous restait encore 800 arbres à cueillir, explique-t-elle. Donc, sans ces dernières semaines, ça n’aurait pas été une bonne année. On a énormément de gratitude par rapport à ça.»

Transition biologique

Le verger Labonté est en pleine transition vers une production biologique. Il compte obtenir sa certification en août 2022. Le processus prend trois ans afin de laisser le temps aux produits chimiques utilisés lors des années précédentes de se dissiper.

Bien qu’il en utilisait peu, certains sont difficiles à remplacer. Les propriétaires ont mis de côté un produit permettant de faire tomber des pommes afin de faciliter la production l’année suivante. Cela fait en sorte que la récolte a été particulièrement grande cet été, mais qu’elle pourrait être plus décevante l’année prochaine.

Le verger cherche aussi toujours à remplacer un produit éliminant les insectes. Le taux de pertes, qui se situe à 25% cette année, pourrait alors grimper.

«Pour une première année, ce n’est pas si mal, explique Nathalie Gervais. C’est l’année prochaine et dans deux ans que ça pourrait être plus compliqué.»

Cependant, la copropriétaire garde le cap. «Les gens sont prêts et contents qu’on fasse cette transition, avance-t-elle. On le fait pour l’environnement.»

En attendant la prochaine saison, des alternatives aux produits chimiques et de nouveaux projets d’activités seront développés cet hiver en consultation avec des agronomes.

Banques alimentaires

Les surplus de pommes du verger Labonté seront remis à deux organismes des environs afin d’aider les plus démunis. Des membres de la communauté ont aidé bénévolement à cueillir les fruits qu’il restait dans les vergers.

Au total, environ 1 800 kilogrammes de pommes seront remis à Moisson Sud-Ouest et Moisson Montréal.

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