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COVID-19: le 7 mai 2020, il manquait 12 000 travailleurs de la santé dans le réseau

Photo: iStock

La première vague de la pandémie qui a déferlé sur le réseau de la santé a atteint un sommet le 7 mai 2020 alors que près de 12 000 travailleurs de la santé manquaient à l’appel, a affirmé le sous-ministre associé à la Direction générale des ressources humaines et de la rémunération (DGRHR), Vincent Lehouillier devant la coroner Gehane Kamel, mercredi après-midi. Il témoignait dans le cadre de l’enquête publique sur les décès survenus dans les CHSLD.

Les problèmes de pénurie de main-d’œuvre et d’absentéisme existaient déjà avant la pandémie, mais ils se sont accentués dès que les contaminations à la COVID-19 ont atteint le réseau de la santé. M. Lehouillier a parlé d’une «explosion de l’absentéisme lors de la première vague» soit parce que les soignants étaient atteints par le coronavirus ou en isolement.

Les travailleurs les plus touchés étaient les infirmières praticiennes et cliniciennes ainsi que les inhalothérapeutes. Concernant les arrêts de travail (CNESST), ils ont été respectivement plus élevés de 130 % et de 146 % par rapport à 2019. Parmi les différents établissements de santé, les CHSLD ont été les plus touchés enregistrant un taux d’absentéisme de 30 %. Cela représentait environ 3500 personnes, a dit le sous-ministre. Cet absentéisme s’est traduit de façon disparate sur le territoire, mais s’est surtout fait sentir à Montréal et à Laval (60 %). Ces données n’incluent pas le réseau privé.

Des mesures pour maintenir et attirer du personnel durant la pandémie

La formation accélérée de préposés aux bénéficiaires (PAB) lancée par le gouvernement après la première vague est toutefois venue soulager les équipes en place dès septembre 2020. «Cet apport de nouveaux PAB a engendré une chute significative du temps supplémentaire qui se confirme encore aujourd’hui», a indiqué M. Lehouillier. Précisément, 9448 préposés ont été formés grâce à cette mesure. Et 8456 sont toujours en poste. Vincent Lehouillier note que la rétention est plus grande qu’avant la pandémie.

Plusieurs arrêtés ministériels on vu le jour depuis mars 2020 avec l’objectif de «fidéliser, attirer et rendre disponible la main-d’œuvre». Le gouvernement a mis en place des mesures financières, la plateforme «Je contribue» et des modifications réglementaires permettant l’accès aux métiers de la santé à des étudiants (AM 2020-022) ou le retour pour les retraités du milieu de la santé (AM 2020-004).

La plateforme «Je contribue» a obtenu un «effet fulgurant» puisque des centaines de CV étaient reçues à l’heure, a dévoilé M. Lehouillier. Cependant, les programmes qui visaient le recrutement à l’étranger ont été réduits «dû au contexte sanitaire mondial». Avant la pandémie, des actions visant à contrer le manque de main-d’œuvre avaient déjà mises sur pied, a-t-il ajouté.

L’actuelle ministre de l’Enseignement supérieur et ex-ministre de la Santé, Danielle McCann, témoignera jeudi matin.

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