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Craintes autour du patrimoine des Fusiliers Mont-Royal

Photo: Catherine Bouchard/TC Media

Des rénovations prévues pour le manège militaire des Fusiliers Mont-Royal, sur l’avenue des Pins, pourraient mettre en péril sa valeur patrimoniale craignent l’Association des Fusiliers Mont-Royal et les élus du Plateau-Mont-Royal.

Le contrat pour la réfection du bâtiment, aux airs de château, a été octroyé le 15 juillet au coût de 779 600$ à la firme Construction Jessiko. Les travaux sur le toit, la terrasse et la porte d’entrée débuteront en septembre, après que les artéfacts du musée des fusiliers aient été déplacés.

La toiture, par exemple, sera refaite en PVC, plutôt qu’en cuivre et le plafond du grand salon sera démoli.

Le manège militaire, construit en 1911, au coût de 124 000$ à l’époque est le seul édifice d’un régiment francophone à Montréal.

«Sur le plan légal, un palier supérieur de gouvernement n’est pas tenu de respecter la réglementation d’un palier inférieur, mais normalement, il le fait. On demande que le gouvernement fédéral soit respectueux des règles de retour aux composantes d’origines en place dans l’arrondissement, au même titre que les résidents et les commerçants du quartier», indique le conseiller de Jeanne-Mance, Alexander Norris.

Le maire Luc Ferrandez a interpellé le premier ministre, Justin Trudeau, en conférence de presse, jeudi matin. Il a livré un vibrant plaidoyer pour la préservation de l’intégralité des lieux.

«Cet édifice est classé patrimonial par le gouvernement fédéral. Il a le plus haut niveau de protection existant. Comment peut-on aller contre ça? Vous n’êtes pas une armée coloniale britannique. Vous êtes l’armée canadienne. L’armée canadienne ne peut pas prendre des décisions allant à l’encontre des lois de son propre pays», a souligné M. Ferrandez.

Le président de l’Association des Fusiliers Mont-Royal s’inquiète de la perte de valeur patrimoniale du bâtiment avec ces modifications.

«Le danger, c’est que la journée qu’on change les portes et le plafond, le bâtiment sera-t-il patrimonial encore ou perdra-t-il une partie de sa côte? À Trois-Rivières, un manège de 1905, comme le nôtre, avec un toit en bardeau usé va tout être refait en cuivre. Alors, pourquoi pour eux c’est bon et ici ce n’est pas bon», souligne l’ex-lieutenant-colonel, Guy Gosselin, soldat depuis 1964 dans le manège militaire.

Le ministère de la Défense nationale répond
Le ministère de la Défense nationale répond, pour sa part, qu’il a respecté les règles en vigueur concernant la préservation du patrimoine pour les travaux du manège militaire.

«Les rénovations qui seront entreprises au manège militaire Henri-Julien respectent rigoureusement les directives du Bureau d’évaluation des édifices fédéraux patrimoniaux (BEEFP), un organisme qui aide les ministères responsables de tels édifices à répondre aux exigences de la politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers en matière de conservation du patrimoine fédéral», affirme le chef des relations avec les médias de la Défense nationale, Daniel Le Bouthilier.

Selon le ministère, l’aspect des éléments d’origine serait respecté.

«Lors de la construction du manège militaire, le toit était en acier avec baguette. Puis, quelques décennies plus tard, il a été rénové en bardeaux d’asphalte. La membrane de CPV (PVC) qui a été choisie pour les travaux de réfection du toit respecte l’aspect visuel de la toiture d’origine, et offre une meilleure valeur aux Canadiens puisqu’elle coûte moins cher et dure plus longtemps que l’acier» explique M. Le Bouthilier.

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