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Le retour du péage sur le pont Champlain?

Photo: Collaboration spéciale

Lorsqu’il a donné le feu vert à la construction du nouveau pont Champlain, le ministre fédéral des Transports, Denis Lebel, a indiqué qu’il envisageait sérieusement d’installer un péage sur la nouvelle infrastructure.

Les deux tiers (65 %) des répondants au sondage Métro-Léger Marketing croient que le nouveau pont devrait être financé grâce à un péage, mais aussi par le biais d’une hausse des impôts, d’une augmentation de la taxe sur l’essence ou par des modifications au budget fédéral.

Seul le tiers des répondants appuie un financement entièrement à base de péage. «La formule d’un pont financé à 100 % par les péages passe moins bien [parce que] les gens ont peur du montant qui sera exigé», croit le vice-président exécutif de Léger Marketing, Christian Bourque. Il faut préciser que le sondage de Léger Marketing n’offrait pas aux personnes sondées la possibilité de choisir comme option un pont entièrement financé par l’État.

Jusqu’en 1990, les piétons, les cyclistes et les automobilistes qui traversaient le pont Champlain devaient arrêter à une guérite pour payer leur passage, dont le prix oscillait entre 15 et 25 cents. Il fallait même débourser quelques cents pour les animaux qui prenaient place dans un véhicule, rapporte la société Les Ponts Jacques-Cartier et Champlain incorporée.

Le ministre des Transports du Québec, Pierre Moreau, a émis des réserves quant à l’idée d’un péage sur le nouveau pont Champlain, puisqu’il s’agit d’un remplacement et non de l’ajout d’une infrastructure – comme cela a été le cas pour le pont de la 25. «Le péage doit être vu dans un ensemble, [puisqu’il] n’est pas nécessairement une option pour tous les usagers potentiels. Exemple : l’Île-des-Sœurs», a expliqué l’attaché de presse du ministre, Andrée-Lyne Hallé.

L’idée d’installer un péage doit être mûrement réfléchie puisque cette stratégie fiscale datant du Moyen-Âge pourrait avoir un effet néfaste sur l’économie de la métropole, avance le professeur-chercheur de l’INRS, Pierre J. Hamel. «Au 17e siècle, en France, [Jean-Baptiste] Colbert a aboli les péages et les octrois, raconte-t-il. Il avait calculé que, de Toulouse et à Paris, il fallait passer des dizaines de péages, ce qui n’avait aucun sens. Cela entravait le commerce.»

Le retour d’un péage sur le pont Champlain pourrait ouvrir la porte à un péage métropolitain qui encerclerait la métropole, comme le souhaite le maire de Mont­réal, Gérald Tremblay. Le gouvernement fédéral réfléchit d’ailleurs à la possibilité d’installer des péages sur les ponts Jacques-Cartier et Honoré-Mercier.

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