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Sécurité à Montréal: une «vulnérabilité» dénoncée

Une agente du Service de police de la Ville de Montréal
Une agente du Service de police de la Ville de Montréal Photo: TC Media/Denis Germain

Le rapport de la vérificatrice générale de la Ville de Montréal, déposé lundi, souligne les «ratés» du système de communication des policiers et la hausse importante des coûts.

«On n’est pas prêt, on est vulnérable», a indiqué Valérie Plante, chef de Projet Montréal, à la lecture de ce rapport complet de 444 pages. L’élue de l’opposition officielle a déploré «les cafouillis» de l’administration Coderre dans le dossier du Système évolué de radiocommunication de l’agglomération de Montréal (SERAM), destiné aux communications entre les policiers, mais aussi les pompiers, mis en lumière par la vérificatrice générale de la Ville de Montréal, Michèle Galipeau.

Cette dernière, nommée en août 2016, a souligné dans son premier rapport annuel «les déficiences» d’un projet lancé en 2008 pour moderniser ce système de communication. Le devis aurait été «mal ficelé» ou «les besoins mal définis à l’origine», ce qui a entraîné une hausse de 51M$, pour un projet chiffré maintenant à 129,2M$.

«La vérificatrice générale sonne l’alarme, on est très en retard et on va à l’aveuglette.» – Valérie Plante, chef de Projet Montréal

Des problèmes de géolocalisation
La vérificatrice générale, qui a pour rôle de «donner l’heure juste au conseil municipal quant à l’utilisation à bon escient et optimale des fonds publics par l’administration municipale», comme le rappelle ce rapport, va encore plus loin. Alors que plusieurs pannes de ce système ont déjà été constatées ces derniers mois, ce projet, peut-on lire, «risque de ne pas répondre à des besoins significatifs de fonctionnalité et de performance».

Selon ce document, la géolocalisation en temps réel et la pénétration du signal dans les édifices publics et le métro seraient toujours problématiques. «En cas de panne et de situation d’urgence, il n’y a pas de couverture et ça met en danger nos policiers et pompiers. On doit faire mieux, on doit faire plus. Je m’attends à ce que le maire prenne ça au sérieux et qu’il ait un plan rigoureux», a assuré Valérie Plante, qui refuse cependant d’abandonner ce projet. «Avec les montants déjà investis, je pense qu’il faut aller plus loin», a-t-elle précisé, en demandant notamment à l’administration de mettre la pression sur les fournisseurs.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, n’a pas souhaité réagir lundi. L’administration municipale livrera sa réaction mardi, après une conférence de presse organisée par la vérificatrice générale.

Les autres points significatifs du rapport 2016:

  • Le taux de pertes d’eau survenues en 2015 en raison d’infrastructures défaillantes est estimé à 31%, alors que l’objectif fixé par Québec est de 20%. Le rapport relève des «lacunes» concernant le suivi de la réglementation relativement aux équipements des industries, commerces et institutions. «L’ambiguïté de la Ville» est également soulignée «quant à l’orientation à prioriser sur le degré d’implantation des compteurs d’eau permettant de mesurer avec une plus grande fiabilité la consommation d’eau et les pertes d’eau».
  • La vérificatrice générale est «perplexe» quant à l’octroi «sur une base régulière» de contrats à un seul organisme dans le cadre de la gestion des écocentres de la Ville. Ce dossier a été transmis au Bureau de l’inspecteur général, qui vise lui aussi à lutter contre la collusion et la corruption.
  • Aucun bilan «ou diagnostic formel» n’existe pour la gestion des problèmes liés à l’agrile du frêne. «Force est de constater qu’il est difficile à ce jour d’apprécier la mesure avec laquelle la stratégie déployée par la Ville fonctionne efficacement et concourt à l’atteinte des objectifs visés», peut-on lire dans ce rapport qui déplore un manque de documentation sur le sujet.
  • L’administration «n’a pas su mettre en place un programme articulé et cohérent» afin de mettre aux normes les feux de circulation, écrit la vérificatrice générale. Celle-ci reproche à la Ville de ne pas arriver «à confirmer le degré de conformité» des intersections munies de feux de circulation. L’inventaire d’intersections serait «incomplet» et «l’absence d’une planification tant globale que détaillée» est également mentionnée. Les coûts ont quant à eux doublé, passant, d’après une estimation de la Ville en 2008, de 42,4M$ à 81,1M$ pour une mise aux normes de 1400 intersections.

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