Bagarre de chiffres au sujet du transport en commun

Plusieurs élus montréalais sont montés aux barricades à la suite des déclarations du chef de la CAQ, François Legault, au sujet du transport en commun.

En fin de semaine M. Legault a déclaré que les prolongements envisagés sur trois des lignes de métro coûtaient trop cher et qu’ils passeraient après de nouvelles lignes de trains de banlieue.

Pour l’élu d’Union Montréal et membre du C.A. de la STM, Marvin Rotrand, les déclarations du chef de la CAQ ont été faites de façon «improvisées et sans étude profonde du dossier». Il souligne que sur les 468 nouvelles voitures commandées par la STM en 2010, 63 serviront dans le cadre des prolongements annoncés.

«Que va t-on faire de ces voitures s’il n’y a pas de prolongement, on ne va quand même pas les stocker», a-t-il lancé.

Chaque voiture coûtant près de 2,5 M$, cela représenterait près de 160 M$ immobilisés. Il n’a pas été possible de connaître les conditions d’annulation établies dans le contrat entre la STM et le fabriquant.

De son côté, le parti Projet Montréal a tourné en dérision l’argument de François Legault voulant que les projets liés aux trains de banlieue étaient moins coûteux. Le parti signale sur Twitter que le projet de train de l’Est et ses 5500 passagers par jour coûtera cinq fois plus cher qu’un éventuel prolongement du métro si l’on divise le coût de chaque projet par le nombre d’usagers potentiels.

Pour l’opposition officielle à la ville, les projets de transport en commun à Montréal font consensus. «Les plus vastes consultations jamais tenues dans la grande région métropolitaine sur le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) l’ont démontré, affirme Véronique Fournier, porte-parole de Vision Montréal. Le prolongement de la ligne bleue est la clé du développement économique vers l’Est et la mobilité des personnes. Maintenant, ce qu’il faut, ce sont les leviers pour financer ces projets. Les villes doivent avoir les moyens – péages, taxation – de passer à l’action».