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Chantal Rouleau fait le saut en politique provinciale avec la CAQ

Photo: Isabelle Bergeron - TC Media

La mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, sera candidate aux prochaines élections provinciales dans la circonscription de Pointe-aux-Trembles pour la Coalition Avenir Québec (CAQ).

«Pour moi, c’est un grand jour, a-t-elle déclaré mardi, entourée du chef François Legault et de députés caquiste.  C’est une nouvelle étape dans mon cheminement et dans mon engagement politique.»

Mme Rouleau a indiqué au cours de l’annonce qu’elle souhaite représenter une «voix forte pour l’Est de Montréal dans un gouvernement de la CAQ».

Elle a par ailleurs mentionné qu’elle garderait son poste de mairesse d’arrondissement durant toute la campagne et qu’elle ne démissionnerait que si elle était élue.

Pour Danielle Pilette, professeure en gestion municipale à l’UQAM, la mairesse d’arrondissement ferait mieux de s’absenter de son poste afin d’éviter toute perception de conflit d’intérêts et ce, dès qu’elle sera officiellement investie comme candidate de la CAQ.

«Sachant qu’il s’agit du même territoire, Mme Rouleau pourrait en effet prendre des décisions qui donnent l’impression qu’elle tire parti de la charge qu’elle occupe», a précisé Mme Pilette, en faisant notamment référence au fleuve Saint-Laurent qui borde son arrondissement.

«Mme Rouleau pourrait par exemple prendre des décisions favorisant par exemple le développement des abords du fleuve alors que la CAQ milite justement pour son développement dans le cadre de sa Stratégie maritime. Même si le problème n’est pas réel, la perception de conflit d’intérêts serait bel et bien là», a ajouté Danielle Pilette.

Chantal Rouleau pourrait se mesurer à l’économiste Jean-Martin Aussant ou à l’avocat Maxime Laporte, les deux ayant manifesté leur intérêt à représenter le Parti québécois aux prochaines élections dans la circonscription de Pointe-aux-Trembles, qui se veut un château fort pour les troupes de Jean-François Lisée. Depuis sa création, en 1988, elle a toujours été entre les mains des péquistes.

Mme Rouleau a fait son entrée au conseil municipal en 2010 au cours d’une élection partielle à la mairie de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles. Elle représentait alors Vision Montréal, le parti politique dirigé par Louise Harel. Elle s’est fait connaître pour sa lutte contre la corruption dans l’octroi des contrats municipaux.

En 2013, elle a quitté Vision Montréal pour rejoindre la nouvelle formation politique menée par l’ancien député fédéral, Denis Coderre. Lorsque ce dernier est devenu maire de Montréal, il a confié les dossiers touchant les infrastructures de l’eau à Mme Rouleau.

Au dernières élections municipales, Chantal Rouleau a fait partie des élus d’Équipe Coderre qui ont résisté à l’engouement entourant Projet Montréal. Elle siège au conseil municipal en tant que membre d’Ensemble Montréal. Si elle l’emporte le 1er octobre, elle aura droit à une allocation de départ, mais pas à son allocation de transition.

Le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, a dit respecter la décision de Mme Rouleau de se lancer en politique sur la scène provinciale. «Entre-temps, elle demeure dans la formation Ensemble Montréal, a-t-il insisté. Elle conserve ses responsabilités dans le parti, notamment pour ce qui est du dossier de l’eau.»

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, n’a pas appelé la mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles à démissionner. «C’est le choix de Mme Rouleau. Pour moi, ce qui compte c’est de travailler avec les élus en place», a-t-elle dit.

Des précédents
Lors de l’élection fédérale de 2015, le maire de Côte-Saint-Luc de l’époque, Anthony Housefather, s’était présenté pour le Parti libéral tout en conservant son poste. Il avait démissionné après sa victoire. Le maire de Victoriaville, Alain Rayes, avait fait de même après avoir gagné la circonscription de Richmonde-Arthaska avec le Parti conservateur.

«Seul le cumul de fonctions est interdit par la Loi», a résumé Gonzalo Nunez, relationniste à la Ville de Montréal.

Pour Mme Pilette, dans ces deux cas, «les risques éthiques étaient moins importants [que dans le cas de Mme Rouleau], car il s’agissait d’une élection fédérale. Ottawa a très peu de pouvoirs directs sur les municipalités, car il s’agit d’une compétence provinciale», a-t-elle souligné.

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