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Du financement fédéral réclamé pour «sauver la Biosphère»

La Biosphère de Montréal. Photo: Archives

Ensemble Montréal demande au gouvernement de Justin Trudeau de réinvestir au plus vite dans la Biosphère et son musée situés au parc Jean-Drapeau.

«Il faut sauver la Biosphère et son statut, a expliqué à Métro la conseillère d’Ovide-Clermont, Chantal Rossi, qui est à l’origine de la motion qui sera présentée à la prochaine séance du conseil municipal, le 25 mars. C’est plus qu’une structure, c’est un bâtiment emblématique du patrimoine, un legs de l’Expo 67. Et c’est le seul musée de son genre en Amérique du Nord.»

Selon Mme Rossi, la situation est très «inquiétante». Environnement Canada loue l’édifice de la Biosphère jusqu’au 31 décembre 2019. Après cela, aucune entente de location n’a été convenue. «Ça arrive très rapidement. Il est minuit moins une, a plaidé l’élue municipale. Il faut se réveiller et faire valoir l’urgence de bouger. Ce lieu-là a aussi une valeur éducative et scientifique pour nos jeunes qui doivent pouvoir y accéder.»

Dans une copie de la motion dont Métro a obtenu copie, Ensemble Montréal appelle précisément à une réflexion globale, «en collaboration avec toutes les parties prenantes», sur le rôle de la Biosphère «comme plaque tournante dans la lutte contre les changements climatiques».

«Disons que ça ferait vraiment très drôle que tout ce qui se fait actuellement sur l’allée Calder se termine par une pancarte à louer sur la Biosphère», a illustré Chantal Rossi.

Héritage Montréal préoccupé
Joint par Métro, le directeur d’Héritage Montréal, Dinu Bumbaru, a lui aussi estimé que «le fédéral doit se prononcer pour planifier la résurrection de la Biosphère».

«Le gouvernement doit arrêter de se laver les mains avec ça, a-t-il envisagé. Ce n’est pas juste un paquet de rotes de métal, c’est un chef-d’œuvre. Avec Habitat 67 et la Place des Nations, c’est notre grand monument qui subsiste à Montréal.»

«Le fédéral doit être un partenaire de premier plan. Il doit s’intéresser à la Biosphère, et non la considérer comme une carte postale qui vient de très loin.» -Dinu Bumbaru, directeur d’Héritage Montréal

D’après M. Bumbaru, il en va de l’honnêteté et de la transparence du gouvernement. «Quand les citoyens veulent laisser tomber un loyer, ils doivent donner un préavis. On aimerait qu’Ottawa fasse pareil, et pas pendant la prochaine campagne électorale», a-t-il insisté, en soulignant «avoir espoir» que des annonces soient faites «avant l’été».

En janvier, Héritage Montréal avait participé à l’écriture d’une lettre ouverte sur le sujet, avec plusieurs autres organismes, qui a été envoyée au premier ministre Justin Trudeau. «On n’a toujours pas eu de réponses», s’est désolé M. Bumbaru.

Un rapport de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) sur l’avenir du parc Jean-Drapeau doit d’ailleurs être rendu public prochainement.

Montréal, Québec et Ottawa en pourparlers
Appelée à réagir en marge d’une conférence de presse jeudi à Montréal, la ministre de l’Environnement Catherine McKenna a dit avoir eu «de très bonnes discussions, incluant aujourd’hui, avec la mairesse [de Montréal], mais également avec le ministre [de l’environnement] du Québec pour voir comment on peut avoir un partenariat avec les trois niveaux de gouvernement pour faire un beau musée.»

«On continue les discussions pour voir comment on ferait ce partnership», a-t-elle insisté, refusant toutefois de confirmer si Ottawa serait prêt à investir de façon importante.

De son côté, la mairesse de Montréal Valérie Plante a assuré que la Ville «croit à la mission» de la Biosphère et veut la préserver. «Il y a une rencontre prévue la semaine prochaine pour voir qu’est-ce qu’on peut mettre de l’avant. Il y a un souhait partagé de mettre en valeur la Biosphère», a-t-elle souligné.

Le fait qu’il y ait des discussions entre les trois paliers de gouvernement montre, selon la mairesse, «qu’il y a un intérêt et que tout le monde s’entend pour dire que la Biosphère est importante». «Sa mission de protection de l’environnement, de protection de la biodiversité, c’est fondamental», a-t-elle affirmé.

«Le fait qu’à Montréal, on aille le secrétariat sur la biodiversité de l’ONU, c’est important. C’est inter-relié et on veut mettre en valeur cet héritage, mais aussi cette mission qui va vers l’avant», a-t-elle conclu, refusant à son tour de s’avancer sur les sommes qui pourraient être investies.

Avec la collaboration de Zacharie Goudreault, Métro.

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