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La valeur économique des arbres

arbres publics
Cet arbre du parc de La Fontaine a rapporté 15 584$ en services écologiques en 151 ans. Photo: Métro

Les 413 297 arbres publics géoréférencés sur l’île de Montréal offrent chaque année des services écologiques d’une valeur de 4,3 M$. Pour illustrer la valeur économique d’un seul arbre depuis qu’il a été planté, des pancartes ont ainsi été accrochées sur des dizaines d’entre-eux partout sur l’île. Explications.

Cet arbre mature de 151 ans, au parc La Fontaine n’est pas juste beau. Il a côtoyé tous les premiers ministres du Québec tout en offrant 15 584$ de services écosystémiques dont 2903$ en en stockage de CO2 et 72 103$ en services de dépollution atmosphérique grâce à ses feuilles. C’est ce qu’indique une intrigante pancarte installé au pied de l’arbre comme à plusieurs autres endroits à Montréal.

L’idée de base provient de la Fondation David Suzuki qui avait organisé en 2018 un Sommet sur les infrastructures naturelles, afin de faire savoir comment la science et l’écologie peuvent se réunir pour aider les villes à s’adapter aux changements climatiques. «On voulait utiliser les données des études publiées lors du Sommet et les vulgariser à travers des pancartes pour essayer de toucher une population moins sensibilisée à l’écologie et lui faire comprendre qu’un arbre ce n’est pas juste un élément du paysage ou un problème parce qu’il bouche le drain des gouttières», confie Louise Hénault-Ethier, chef des projets scientifiques de la fondation.

La base des données de tous les arbres publics de Montréal donne de précieuses indications, notamment sur l’âge de l’arbre, sa taille, son essence et sa localisation. En intégrant ses données au logiciel i-Tree l’équipe de chercheurs pilotée par le biologiste Jérôme Dupras ont pu calculer que les arbres de Montréal effectuent chaque année pour 3,5M$ d’amélioration de la qualité de l’air, 290 935$ en stockage de carbone et 141 123$ en services de captation des eaux de ruissellement.

Selon le scénario modéré des experts du GIEC, à l’horizon 2041-2070, on prévoit au Québec une augmentation des émissions de GES de 13% et une hausse des précipitations de 9%. Pas question pour autant d’augmenter la taille du réseau d’égout uniquement pour les cas de fortes de pluie. «Dans un contexte de changements climatiques, les villes n’auront pas les reins financiers assez solides pour pouvoir se passer des infrastructures naturelles», explique Louise Hénault-Éthier.

La Fondation David Suzuki planche d’ailleurs sur un projet permettant de faire rentrer dans la comptabilité des villes l’actif positif que représentent les milieux naturels pour une municipalité, au même titre qu’un site contaminé est désormais comptabilisable comme une dette future. Les villes participant à l’Initiative des biens naturels municipaux (MNAI) qui ont calculé la valeur de leurs milieux naturels réalisent alors que ces derniers rapportent beaucoup plus que s’ils étaient par exemple convertis en centre d’achat, malgré les taxes que cela peut faire rentrer, résume la jeune chercheuse.

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