Téo Taxi et PKP contre-attaquent avec un nouveau modèle d’affaires
Pierre Karl Péladeau (PKP) a annoncé jeudi la mise en circulation de 55 véhicules électriques de Téo Taxi au Québec. Parmi les «nouveautés»: une application mobile améliorée, et des travailleurs autonomes. Le but? Augmenter les taxis électriques au Québec.
Au total, 50 taxis à énergie propre sillonnent dès aujourd’hui les rues de Montréal. Cinq offrent leurs services à Gatineau.
PKP en a fait l’annonce, accompagné par Frédéric Prégent, directeur général de Téo Taxi et Sarah Houde, présidente-directrice générale de Propulsion Québec.
On peut donc désormais commander un taxi Téo via l’application Téo Taxi, par téléphone ou encore à l’ancienne, en levant la main dans la rue.
Notons qu’à titre de propriétaire de Taxelco, PKP possède aussi Taxi Hochelaga et de Taxi Diamond.
Un modèle d’affaires repensé
Cette fois, les véhicules Téo (les Kia Soul 2020) disposent de 200 kilomètres de plus d’autonomie, soit presque le double du modèle initial. L’idée est de permettre aux chauffeurs de faire plus de kilomètres, et donc plus de courses.
Ces derniers sont d’ailleurs désormais considérés comme des travailleurs autonomes.
«On a regardé les points de friction de la première version et là où ça n’avait pas fonctionné, et on a cherché à y répondre», explique à MétroFrédéric Prégent, directeur général de Téo Taxi.
Ainsi le système de répartition des courses a été modifié en profondeur. Et ce, pour être plus proche de ce qui fait chez les taxis traditionnels, comme l’explique M. Prégent.
«Avant, avec les salariés payés à l’heure sur une base de 40h/semaine, on devait maximiser chaque minute des employés dans la voiture. Maintenant, à titre de travailleur autonome, le chauffeur peut décider ou non d’accepter une course, ou de s’arrêter 2h pour dîner.» – Frédéric Prégent
De plus, la voiture est louée au chauffeur. Ce dernier peut devenir propriétaire du véhicule électrique au bout de quatre ans, en échange de paiements hebdomadaires.
Autre différence: les chauffeurs ont maintenant la possibilité d’installer une borne de recharge à domicile. Ils sont responsables de leur véhicule, qui n’est plus entretenu par un membre de Taxelco comme dans l’ancien modèle.
Au mot «Uber», M. Prégent assure que Téo n’a rien à voir: «Uber a construit lui aussi sur le modèle traditionnel des taxis mais a enlevé la partie «profession» à mon avis. Nos chauffeurs suivent tout un processus de recrutement, et plusieurs formations.»
Augmenter les taxis électriques au Québec
Pour M. Prégent, choisir Téo Taxi c’est non seulement «encourager une entreprise d’ici» mais «participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre».
«L’argent utilisé reste dans notre écosystème financier. Le propriétaire paye des taxes au Québec. Les chauffeurs payent des taxes au Québec. C’est difficile de faire plus «achat local»!» – Frédéric Prégent
Réduire l’impact environnemental de l’industrie du transport fait en outre partie des priorités. PKP a d’ailleurs affirmé vouloir électrifier le parc automobile de Taxelco d’ici 2030, et rendre disponibles 120 nouveaux véhicules électriques par année.
Du côté du directeur de Téo Taxi, on assure que 100% de la flotte sera électrique d’ici 2030.
«En électrifiant des flottes de véhicules commerciaux, c’est là qu’on a le plus d’impact, explique M. Prégent. Car un taxi roule 20 fois plus qu’un véhicule privé. On parle d’une économie de 15 tonnes de CO2 par véhicule et par année.»
Pour l’heure, la commande et le paiement de taxis se font sans contact sur une application améliorée et une plateforme «plus souple» selon M. Prégent. On paye par carte de crédit pour, entre autres, éviter les fraudes.
Conformément à la Loi 17, Téo Taxi peut désormais s’implanter partout au Québec. Ce qui se fera en fonction de la demande.
Le mois dernier, dans le livre Réinventer le taxi: les dessous de l’échec de Téo Taxi, Alexandre Taillefer, fondateur de Téo, et Jean-François Ouellet, professeur à HEC Montréal livraient un ouvrage «testament» sur l’aventure Téo Taxi.