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Manifestation en sous-vêtements à l’UQAM

Manifestation en sous-vêtements à l'UQAM
Photo: Malika Maïa/Collaboration spéciale
Lili Boisvert - Métro Média

Des militantes ont manifesté en sous-vêtements à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) jeudi en soutien à l’étudiante poursuivie par l’institution pour la publication de photos jugées indécentes.

La semaine dernière, l’UQAM avait entamé une poursuite de 125 000$ contre Hélène Boudreau, une étudiante en arts visuels. L’université lui reprochait d’avoir partagé sur le web des photos d’elle-même jugées pornographiques où le logo de l’UQAM était mis en évidence, pour faire la promotion de son compte sur le réseau OnlyFans.

L’UQAM a depuis retiré sa poursuite contre Hélène Boudreau, après une entente à l’amiable. Mais les étudiantes à l’origine de l’événement baptisé «À l’UQAM en bobettes» disent vouloir dénoncer «le sexisme de l’institution», ainsi que celui de l’ensemble de la société. Elles estiment que Mme Boudreau a vécu à cause de cette poursuite «une tempête médiatique et l’ire habituelle qui l’accompagne sur les réseaux sociaux».

«Cette poursuite, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Avec tout ce qui s’est passé dans la dernière année, avec la vague de dénonciations, avec le blanchiment des agresseurs, avec les huit féminicides en huit semaines que le Québec a vécu, c’est trop», affirme Zoyanne Côté, une organisatrice de l’événement

«Nous nageons encore dans cette fausse idée que l’égalité entre les hommes et les femmes est atteinte. Or, les femmes sont constamment atteintes personnellement, physiquement et professionnellement par le système patriarcal. Il est temps que ça change», insiste Anna Voitchovsky, une des organisatrices de l’événement.

Le groupe souhaite aussi montrer son soutien aux travailleuses du sexe, «qui vivent avec les conséquences de la stigmatisation entourant leur profession».

Entente à l’amiable avec l’UQAM

Dans l’entente signée mercredi dernier, l’UQAM s’engage à renoncer à toute réclamation en dommages-intérêts et en dommages punitifs. De son côté, Hélène Boudreau ne devra plus diffuser les photos qui étaient ciblées par la poursuite, ni d’autres «de même nature qui utiliseraient le nom, le logo ou quelque référence directe ou indirecte à l’Université du Québec à Montréal».

Les organisatrices de la manifestation en sous-vêtements disent qu’il n’est pas suffisant, à leur yeux, de «suspendre les procédures judiciaires», qu’il «faut les abandonner complètement».

L’affaire a soulevé de nombreux commentaires depuis la semaine dernière, notamment avec le lancement du mot-clic #papaUQÀM. Hélène Boudreau a par ailleurs reçu le soutien de personnalités publiques, dont Mitsou.

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