Logement: la crise va s’empirer après la pandémie, avertit Québec solidaire
Si le taux d’inoccupation des logements s’est desserré à Montréal en 2020, ce n’est que temporaire, selon Québec solidaire (QS). Avec la réouverture des frontières et la reprise des activités en personne après la pandémie, la crise du logement dans la métropole pourrait s’empirer, analyse l’élu Andrés Fontecilla.
«On n’a plus le temps de niaiser», a lancé vendredi le porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de logement. D’après lui, la hausse du taux d’inoccupation dans la région métropolitaine – 2,7% en 2020 par rapport à 1,4% en 2019 – n’est qu’un mirage.
«D’une part, des immigrants, qui s’installent en grande partie à Montréal, ne sont pas arrivés. Et les étudiants et les étudiantes qui ne fréquentent plus les grandes universités, ça fait une pression à la baisse sur le taux d’inoccupation», a analysé M. Fontecilla, vendredi, en direct de l’Assemblée nationale.
Or, voilà, la campagne de vaccination avance au Québec. Le retour au «présentiel» se prépare.
«C’est une situation momentanée pour Montréal.» – Andrés Fontecilla, porte-parole de Québec solidaire en matière de logement
Des solutions?
Les trois partis d’opposition ont dénoncé cette semaine l’attitude «déconnectée» du gouvernement caquiste, qui ne souhaite pas reconnaître une «crise du logement», à deux mois du 1er juillet. Mercredi, les propos du premier ministre François Legault quant aux coûts locatifs à Montréal ajoutaient une couche à leur indignation.
Andrés Fontecilla maintient être en contact avec la ministre provinciale de l’Habitation, Andrée Laforest, pour régler les problèmes rapidement. Déjà cette semaine, son parti proposait trois idées pour éviter que des gens se retrouvent à la rue dans deux mois: un moratoire sur les évictions, un registre des loyers et un gel des loyers pour l’année 2021.
Mais le problème n’est pas que locatif. La propriété menace aussi de devenir inaccessible. Québec solidaire suggère au gouvernement caquiste de taxer davantage les gains en capital obtenus après la vente d’une maison.
Cette «taxe sur la spéculation immobilière» s’amenuiserait avec le temps, afin de décourager les propriétaires de procéder à des «flips immobiliers». «Si vous faites un profit de 100 000$ et que vous la vendez un mois après, on demande une taxe de 60%, donc 60 000$. À chaque mois, elle décroît de 1%», a précisé M. Fontecilla vendredi, en ajoutant que la taxe ne s’appliquerait qu’aux «grands spéculateurs».