Montréal ne sera pas «le terrain de jeu des criminels», dit Plante
Montréal «ne deviendra pas le terrain de jeu des criminels», affirme Valérie Plante, qui assure que la ville demeure sécuritaire. La mairesse demande de l’aide d’Ottawa et de Québec pour vaincre la violence armée.
Oui, on traverse une période difficile, une période trouble à Montréal. On en a vu d’autres, et la façon de faire, c’est de travailler ensemble, d’être productif, d’aller de l’avant.
Valérie Plante, mairesse de Montréal
La métropole travaille sur trois axes d’intervention pour réduire la violence armée: la lutte contre les groupes criminalisés, contre le trafic d’armes, et la prévention. L’un des enjeux fréquemment soulevés est le nombre d’effectifs policiers. En ce sens, Montréal élabore une stratégie avec l’École nationale de police pour multiplier les embauches.
Mais «la lutte à la violence armée ne dépend pas juste de l’ajout de postes», estime la directrice par intérim du Service de police de Montréal (SPVM), Sophie Roy. «Elle dépend aussi de la contribution de tous nos partenaires et du travail en prévention», rappelle-t-elle. En ce sens, Projet Montréal veut aussi déployer plus de travailleurs sociaux sur le terrain. Leur présence permet d’alléger les tâches des agents sur le terrain.
Ottawa devra bannir les armes de poing et limiter le trafic des armes fantômes, estime aussi Mme Plante. «Ce sont ces types d’armes qui se trouvent dans les mains de groupes criminalisés», explique-t-elle.
La mairesse s’est adressée aux médias mercredi pour la première fois depuis les événements violents rapportés lundi. Mardi, elle allait à la rencontre de citoyens dans les secteurs touchés par les fusillades. Le sentiment de sécurité des Montréalais est affecté par les récents événements, selon Valérie Plante.
Violence répétée
Deux hommes ont été tués en plein jour à Montréal, en l’espace de 30 minutes. Les attaques ont eu lieu dans deux endroits publics fortement fréquentés. La première fusillade a été constatée au stationnement du centre commercial Rockland et la suivante, dans une pizzeria de la rue Saint-Denis.
Au centre commercial, la victime de 44 ans, Maxime Lenoir, est décédée de blessures au haut du corps. L’individu avait des liens avec le crime organisé et était connu des policiers. L’autre victime est Diego Fiorita, âgé de 50 ans.
Entre le 1er et le 31 juillet, neuf personnes ont été victimes d’homicide par arme à feu à Montréal. On compte aussi 80 événements avec décharge d’une arme à feu.
Promesses
Le double meurtre a fait réagir jusqu’à Québec. Mercredi après-midi, le premier ministre François Legault a tenu une rencontre avec le secrétaire général du gouvernement, Yves Ouellet, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, et sa sous-ministre Brigitte Pelletier. Il a aussi discuté avec Valérie Plante.
«On ne lésinera pas sur les moyens pour remettre de l’ordre et protéger les citoyens. On appuiera nos forces policières pour que cette violence cesse, a indiqué le premier ministre sur ses réseaux sociaux. On n’acceptera pas, comme gouvernement, que Montréal devienne un champ de tir pour les gangs.»
«La sécurité des Québécois est notre priorité absolue, a pour sa part commenté la vice-première ministre Geneviève Guilbault. Nous avons investi plus de 200 M$ dans la lutte contre la violence armée, et sommes ouverts à en faire plus pour soutenir nos policiers et protéger les citoyens.»