Mobilité active à Montréal: «il reste encore de nombreux obstacles dans notre ville»
Après cinq mois de consultations publiques, la Commission sur les transports et les travaux publics a soumis une vingtaine de recommandations pour assurer un meilleur déploiement par la Ville de Montréal des mesures d’accessibilité universelle concernant la traversée de rues et la mobilité active.
Le temps de la traversée, la visibilité et le marquage au sol figurent parmi les préoccupations qui ont été fréquemment soulevées par les personnes concernées.
La commission s’était donc donné comme objectif de proposer une stratégie globale à la Ville de Montréal pour augmenter l’inclusion des personnes handicapées et des personnes aînées dans le réaménagement des rues, et dans les projets favorisant la mobilité active.
«La consultation a permis de constater, sans surprises, qu’il reste encore de nombreux obstacles dans notre ville et ces obstacles limitent la capacité à de nombreuses personnes à participer pleinement à la société, a déclaré la présidente de la commission, Laurence Parent. Ce sont des enjeux qui reviennent et la Ville change aussi beaucoup […] donc quand on fait des changements ou aménagements significatifs, ça touche beaucoup les personnes en situation de handicap.»
La première recommandation faite à la Ville vise à augmenter les effectifs au sein du Service de l’urbanisme et de la mobilité de la Ville de Montréal (SUM), pour avoir une équipe dédiée à l’accessibilité universelle.
En augmentant ses effectifs, le SUM pourra mieux outiller les arrondissements dans leurs projets d’aménagement tout en veillant au respect des normes et pratiques d’accessibilité universelle. Chaque année, cette équipe devra produire un bilan sur les travaux qu’elle aura effectués.
À Montréal, les normes et pratiques en matière d’aménagements accessibles universellement ne sont pas systématiquement appliquées à travers le territoire. C’est pourquoi la commission souhaite rendre plus accessible ces normes en recommandant à ce que les guides les régissant soient diffusés à l’ensemble des arrondissements et rendus disponible en ligne en tout temps et aux diverses parties prenantes.
«Même s’il y avait plein d’outils et de guides qui existaient, ce n’était pas facile à trouver, explique Laurence Parent. Quand on travaille sur un projet, il y a plein d’acteurs qui sont impliqués, pas seulement la Ville, donc c’est important que l’information se retrouve à la bonne place.»
Toujours dans l’optique de protéger les usagers les plus vulnérables, la commission recommande à la Ville d’évaluer la possibilité d’augmenter le temps de la traversée aux intersections achalandées, tout en aménageant davantage d’îlots de refuges accessibles à tous.
La Commission souhaite aussi changer le paradigme dans le déploiement des feux sonores en proposant d’identifier davantage les intersections propices à de tels feux, au lieu de se baser sur la demande citoyenne.
Plus d’accessibilité en hiver
Bien que la Politique sur le déneigement de la Ville de Montréal prenne en compte l’accessibilité universelle, les consultations ont soulevé des problèmes sur le plan opérationnel. C’est pourquoi la commission recommande qu’une personne détenant une expertise en accessibilité universelle siège au comité permanent sur le déneigement de la Ville de Montréal.
Elle propose aussi à ce que de la formation soit donnée au personnel des travaux publics en arrondissement, pour que les pratiques de déneigement intègrent les principes d’accessibilité universelle.
Le comité exécutif a désormais six mois pour expliquer la façon dont la Ville mettra en œuvre ces recommandations.