Soutenez

Prévention des incendies: confusion autour du moratoire sur les inspections

Des camions de pompiers.
Des camions d'incendie Photo: iStock/KLH49

Personne au sein de la Ville de Montréal et du Service de sécurité incendie (SIM), y compris la mairesse Valérie Plante, ne semble savoir quels étaient l’objet et la durée du moratoire des pompiers de Montréal en lien avec la prévention des incendies. Face à cette confusion, Mme Plante a fait appel au contrôleur général pour faire la lumière sur le dossier.

Le Globe and Mail a lundi révélé l’existence d’un document du SIM faisant état d’un moratoire sur les inspections des sorties d’évacuation des bâtiments. Ce moratoire aurait été instauré en 2018 et aurait pris fin en avril 2023, quelques jours après l’incendie de la place d’Youville, le plus meurtrier depuis plusieurs décennies à Montréal. Ce drame avait soulevé des questions sur le respect des normes d’évacuation par le propriétaire de ce bâtiment qui était illégalement loué par le biais de la plateforme Airbnb.

Depuis les révélations sur le moratoire, le SIM et l’administration Plante ne parlent que d’une voix: «le nombre d’inspections n’a jamais diminué», ce qu’a réitéré la mairesse en point de presse mercredi. Le seul moratoire dont la Ville et les pompiers admettent l’existence est un moratoire sur l’aspect juridique de la prévention des incendies.

Ainsi, dans certains cas complexes de propriétaires en infraction, le SIM aurait mis en place un moratoire sur les poursuites juridiques. La raison avancée? Les pompiers de Montréal n’auraient pas eu les ressources suffisantes pour forcer le propriétaire récalcitrant à effectuer des travaux. Le moratoire avait ainsi pour objectif de laisser le temps aux experts du SIM de se former pour pouvoir produire une preuve plus accablante.

Du côté du cabinet de la mairesse, Mme Plante assure ne pas avoir été mise au courant du moratoire, qui se serait terminé en 2022 selon le SIM, en contradiction avec les révélations du Globe and Mail. Pour la mairesse, il n’est pas possible que tous les dossiers et toutes les réponses du SIM se retrouvent sur son bureau.

Au vu des déclarations contradictoires, l’enquête du contrôleur général de la Ville de Montréal devrait permettre d’éclaircir la situation et de comprendre quels furent l’objet et la longueur du controversé moratoire.

«La sécurité des bâtiments, c’est la responsabilité de tout le monde, mais en premier chef, des propriétaires», a tenu à rappeler Valérie Plante. «Il n’est pas question de lésiner sur la sécurité des Montréalais et Montréalaises», a-t-elle ajouté, en commentant son recours à l’accompagnement du contrôleur général.

Inscrivez-vous à notre infolettre et recevez un résumé, dès 17h, de l’actualité de Montréal.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.