Logement: Plante et Duranceau, des visions divergentes?
Quelques jours après le dévoilement du projet de loi 31 de la ministre responsable de l’habitation France-Élaine Duranceau, la mairesse de la Ville de Montréal Valérie Plante cherche encore la vision de Québec en matière d’habitation. Alors que la Ville de Montréal met en place différents leviers pour les locataires, la ministre Duranceau veut quant à elle donner plus de pouvoir aux propriétaires.
«Tout le monde est mobilisé, le privé, les promoteurs, les organismes, les gouvernements, mais il faut avoir une vision et je pense que c’est ça qui manque en ce moment, a déclaré la mairesse Plante en point de presse. C’est une vision surtout au niveau provincial d’où est-ce qu’on s’en va, c’est quoi le but, c’est quoi les échéanciers et c’est quoi les objectifs?»
Parmi les mesures inscrites dans le projet de loi, celle qui donne le droit aux propriétaires de refuser une cession de bail n’est pas au goût de la mairesse Plante. La cession de bail est souvent utilisée par les locataires pour contrer la hausse des loyers en pleine crise du logement.
«C’est sûr que, concernant la cession de bail, ça me préoccupe, les gens sont préoccupés avec raison», a-t-elle déclaré en point de presse. Son administration compte ainsi participer à l’étude du projet de loi avec le souhait d’apporter des propositions qui pourraient pallier la suppression de la cession de bail.
Elle a cependant reconnu qu’il ne fallait pas «jeter le bébé avec l’eau du bain» en saluant d’autres mesures proposées, comme celle du fardeau de la preuve imposée au propriétaire en cas de rénovations.
S’il y a autant de cessions de bail, il faut se poser la question: pourquoi? Parce qu’il n’existe pas de mécanisme qui assure aux locataires de savoir quel est le prix qui était payé.
Valérie Plante, mairesse de la Ville de Montréal
Plus de financement venant d’Ottawa
La mairesse Plante a profité de la venue du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, à l’hôtel de ville de Montréal, pour lui demander davantage de programmes fédéraux en matière d’habitation à destination des villes. Elle s’est aussi dite ouverte à collaborer avec Québec pour demander davantage de financement auprès d’Ottawa pour l’habitation.
«Quand le gouvernement du Québec me dit qu’il faut plus d’argent du fédéral, ce que je lui réponds, c’est “allons-y ensemble”», a déclaré la mairesse.
Elle a par ailleurs réitéré au premier ministre Trudeau que les programmes fédéraux destinés directement aux villes fonctionnaient bien.