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Le salaire minimum pour un logement décent à Montréal

Photo: Clément Bolano, Métro Média

Le problème de l’accessibilité au logement pour les familles à faible revenu n’est pas nouveau à Montréal, mais une récente étude réalisée par le Centre canadien pour des politiques alternatives montre que la situation s’est aggravée, en particulier pour les familles monoparentales gagnant le salaire minimum.

Selon l’étude, à Montréal, même deux travailleurs à temps plein gagnant le salaire minimum ne peuvent se permettre de louer un appartement d’une chambre sans consacrer plus de 30 % de leur revenu combiné au logement. Pour les familles monoparentales, la situation est encore plus difficile, car elles ont souvent besoin d’un appartement de deux chambres, qui est encore moins abordable.

Pour louer un 4 1⁄2 dans la région métropolitaine de Montréal, il faut maintenant gagner 20,30 $ l’heure. Un calcul fait sur la base d’une semaine de travail de 40h. Les données montrent qu’une famille monoparentale gagnant le salaire minimum et ayant besoin d’un appartement de deux chambres ne peut trouver un logement abordable qu’à Trois-Rivières, où le salaire requis est de 13,79 $ .

À Montréal, la situation est nettement différente. Dans les six villes où le salaire locatif pour un appartement de deux chambres est le plus élevé – Vancouver, Toronto, Kelowna, Victoria, Ottawa et Halifax – le salaire locatif est plus de deux fois le salaire minimum.

Cette réalité est exacerbée pour les familles monoparentales de Montréal. Les travailleurs au salaire minimum sont extrêmement peu susceptibles d’échapper au besoin essentiel de logement. Ils dépensent probablement trop en loyer, vivent dans des logements trop petits, ou, dans de nombreux cas, les deux.

De plus en plus difficile au salaire minimum

Les résultats de l’étude montrent également une tendance préoccupante : le nombre d’heures de travail au salaire minimum nécessaires pour payer un loyer à Montréal a augmenté. Cela signifie qu’une plus grande part des revenus des travailleurs est consacrée à payer le loyer, laissant moins d’argent pour d’autres nécessités de base.

Rappelons qu’au Québec, le salaire minimum est de 15,25 $ l’heure.

La situation dans la province de Québec dans son ensemble n’est guère meilleure. Seules trois régions métropolitaines de recensement (RMR) au Québec – Sherbrooke, Trois-Rivières et Saguenay – ont un salaire locatif pour un logement d’une chambre inférieur au salaire minimum. Ailleurs, le salaire nécessaire pour se loger dépasse souvent le salaire minimum, en particulier dans les grandes villes comme Montréal.

En outre, l’accessibilité du logement s’est également détériorée dans certains RMR du Québec. À Sherbrooke, par exemple, le salaire minimum dépassait le salaire locatif d’un appartement d’une chambre de 18 % en 2018 ; en 2022, il ne le dépassait plus que de 9 %. Si cette tendance se poursuit, les logements d’une chambre dans cette ville pourraient bientôt être hors de portée pour les travailleurs au salaire minimum.

Pourtant, malgré ces tendances inquiétantes, le Québec abrite la plupart des quartiers les plus abordables du Canada. Cependant, la situation dans les trois plus grandes villes de la province – Montréal, Gatineau et Sherbrooke – suscite des préoccupations. Dans ces villes, le nombre d’heures de travail au salaire minimum nécessaires pour payer le loyer a augmenté.

À Gatineau, par exemple, le loyer consomme maintenant une demi-semaine de travail supplémentaire (vingt heures) chaque mois.

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