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Les augmentations de loyer contestées de toutes parts

Les estimations d’augmentation de loyer publiées hier par la Régie du logement sont contestées de toutes parts, autant par les associations de propriétaires que par les groupes de défense des droits des locataires.

La Régie propose aux propriétaires de majorer le prix de location d’un appartement de – 7,9 % à 1,0 %, suivant le mode de chauffage du logement. «Ces pourcentages qu’on donne, c’est une base de discussion, a insisté le responsable des relations avec les médias de la Régie, Jean-Pierre Le Blanc. Ça ne prend pas en compte les dépenses pour les immobilisations, les travaux majeurs, les frais d’entretien et les taxes. [Ces dépenses] s’ajoutent au pourcentage.»

Confusion

La diffusion de ces estimations engendre de la confu­sion, croit le directeur général de l’Association des propriétaires d’appartements du Grand Montréal, Alain Renaud. Selon ce dernier, bien des locataires se présenteront chez leur propriétaire en arguant que, pour leur logement non chauffé, l’augmentation du loyer ne devrait être que de 0,8 %, alors que ce n’est pas tout à fait le cas. «La Régie ne devrait pas se permettre de faire des estimations», a dit M. Renaud. Elle devrait plutôt publier les indices légaux qui représentent un pourcentage des dépenses (chauffage, entretien, services, etc.) que le propriétaire peut refiler à ses locataires, avance le directeur général de l’APQ.

Improbable

Qui plus est, ces estimations ne représentent pas la réalité, déplore le FRAPRU. «L’année passée, la suggestion de la Régie était de 0,6 %, a rapporté le coordonnateur de l’organisme, François Sail­lant. Or, dans la réalité, à l’échelle du Québec, le loyer a été augmenté de 2,8 %.»

L’organisme de défense des droits des locataires craint aussi que les propriétaires imposent une hausse de loyer correspondant au bond de 5,3 % que fait le compte de taxes municipales. «C’est sûr que ça va jouer sur l’augmentation du loyer, mais pas de 5 %, fait valoir M. Saillant. Ça peut tourner autour de 1 %, selon le loyer et le montant des taxes.» L’organisme de défense des droits des locataires propose de rendre obligatoire le contrôle des loyers par la Régie lorsque les augmentations dépassent les estimations.

Irréaliste
La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) est contre le contrôle obligatoire des loyers puisqu’elle soutient que les critères de fixation sont désuets. «Ces ajustements sont insuffisants pour compenser l’ensemble des coûts d’exploitation d’un immeuble», a dit le directeur des Affaires publi­ques de la CORPIQ, Hans Brouillette. Ce dernier croit qu’un système de subventions à la rénovation doit être instauré pour aider les propriétaires à garder leur immeuble en bon état.

Le ministre des Affaires municipales, Laurent Les­sard, est conscient de la grogne entourant la fixation des loyers. Il a d’ailleurs rencontré plusieurs groupes de propriétaires et de locataires au cours des derniers mois. «On leur a demandé de cibler leur priorité, a fait savoir l’attaché de presse du ministre, Sylvain Bourassa. [La fixation des loyers] fait partie d’une panoplie d’autres dossiers qu’on va regarder avec ces intervenants.»

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