10 000 enfants incommodés par la moisissure à Montréal
La moisissure et l’humidité excessive, qui sont présentes dans le tiers des logements montréalais, causeraient des maladies respiratoires à pas moins de 10 000 enfants de la métropole âgés de 6 mois à 12 ans, selon une étude dévoilée jeudi par la Direction de la santé publique (DSP) de Montréal.
«Si vous êtes exposés aux moisissures, ça peut doubler le risque de faire de l’asthme», a affirmé le Dr Louis Jacques, qui est l’auteur de l’étude. Il a établi que les traces de moisissure et d’humidité excessives sont responsables de 26% des cas d’infection respiratoire, de 17% des cas d’asthme et de 14% des cas de rhinite allergique hivernale.
Les logements situés dans les quartiers de Villeray et d’Hochelaga-Maisonneuve seraient davantage infectés par la moisissure, démontre l’étude.
«Néanmoins, même si ces données sont importantes, c’est sans doute une sous-estimation du risque», a précisé le Dr Jacques. Le fait que les logements n’aient pas été inspectés, l’absence de traces visibles de moisissure et la participation minime des ménages défavorisés peuvent fausser les résultats, selon lui.
La DSP de Montréal entend interpeller les entrepreneurs du milieu de la construction, les autorités municipales et les propriétaires de logement afin qu’ils soient davantage vigilant devant la prolifération de la moisissure. «Nous ne sommes pas convaincus que les personnes qui devraient savoir que la moisissure dans les logements a un impact sur la santé des enfants le savent, a dit le directeur de la DSP, le Dr Richard Lessard. Nous voudrions que tout le monde soit bien informé.»
Le Dr Lessard a également indiqué que la DSP continuera d’enquêter sur les cas de logements insalubres. «Les pédiatres de l’hôpital Sainte-Justine nous signalent des cas d’enfants pour qui l’asthme est difficile à traiter et les crises sont récurrentes, a-t-il fait savoir. On nous demande d’aller investiguer dans leur logement pour voir si on ne trouverait pas la cause de ces problèmes et on les retrouve».
Présent lors du dévoilement de l’étude, le responsable de l’habitation à la Ville de Montréal, Gilles Deguire veut, de son côté, sensibiliser les arrondissements – de qui relèvent les inspections de logements – aux problèmes de moisissure. Il a aussi l’intention de mettre à jour la formation des inspecteurs de la Ville afin qu’ils soient davantage à l’affût des signes de champignon dans les structures des bâtiments.