Montréal

Une infrastructure montréalaise sur dix est en mauvais état

Jennifer Guthrie - Métro

14 septembre 2011 à 6h36 4 minutes de lecture

La Ville de Montréal a publié, mercredi, les rapports d’inspection concernant ses 586 ponts, tunnels et viaducs. Du lot, 12 structures sont dans un état jugé critique, l’état de 44 autres est qualifié de déficient et le terme médiocre est attribué à 38 structures.

Sur cette centaine de structures qui présentent des signes de détérioration, seules huit sont fermées à la circulation et des restrictions s’appliquent à 18 autres.

«Nous avons entre les mains des rapports qui nous disent que nos infrastructures sont sécuritaires, a assuré le maire Gérald Tremblay. Si les ingénieurs nous disent qu’une structure n’est pas sécuritaire, nous allons la fermer.»

La Ville a identifié 35 structures qu’elle juge prioritaires et qui auront droit à des interventions au cours des trois prochaines années. Les 12 structures qualifiées de critiques sont du nombre. Ces 35 structures accapareront à elles seules 70 M$ sur des investissements prévus de 157 M$ d’ici 2014.

Un montant additionnel de 35 M$ sera dévolu au projet de réaménagement du carrefour Henri-Bourassa–Pie-IX. Les travaux débuteront cet automne. La démolition du viaduc, qui est la structure la plus mal en point de la métropole, se fera au printemps.

Pas moins de 58 % des structures montréalaises ont été construites avant 1970. Au cours des trois dernières années, la Ville y a investi 30 M$ par année, en moyenne.

Des documents incompréhensibles, selon l’opposition
Réclamés à répétition depuis l’effondrement d’une poutre de béton et d’un paralume sur l’autoroute 720 Est, le 31 juillet, les rapports d’inspection rendus publics mercredi par l’administration du maire Gérald Tremblay n’ont pas eu l’heur de plaire aux deux partis d’opposition.

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a accusé le maire Tremblay d’avoir rendu public des documents «absolument incompréhensibles», qui ne contribuent en rien à réconforter la population.

«On nous a dit d’avoir confiance, puis des viaducs sont tombés, des paralumes sont tombés et des blocs de béton sont tombés, a rappelé M. Bergeron. Notre confiance est érodée. On demande à être rassurés et le seul moyen d’être rassurés, c’est de rendre public les rapports d’ingénieurs. C’est ce qu’on a demandé, c’est ce que Gérald Tremblay a demandé à l’ancien ministre des Transports, et il a le culot de ne pas appliquer cette même demande à lui-même.»

Le maire Gérald Tremblay a assuré que si certaines structures suscitaient davantage de questions, les rapports d’ingénieurs pourraient être rendus public. Il a exclu, pour le moment, de demander aux fonctionnaires de la Ville de se concentrer sur une telle tâche, jugeant que les fiches sommaires d’inspection suffisent pour conclure que les structures montréalaises sont sécuritaires.

L’opposition officielle a pour sa part dénoncé la lenteur avec laquelle l’administration Tremblay a rendu public les rapports d’inspection. Selon Vision Montréal, les chiffres dévoilés mercredi étaient connus depuis près de 18 mois.

«Ce qui a été rendu public, ce sont les mêmes informations dont le vérificateur général faisait état dans son dernier rapport, a noté Pierre Lampron, porte-parole en matière de finances. Espérons que la situation ne s’est pas détériorée avec le temps.»

État critique
Dans le rapport publié mercredi, 12 structures présentent un indice d’état critique.