Silo no 5: la réflexion est toujours en cours
Le Silo no 5 aura-t-il droit à une seconde vie un jour? La Société immobilière du Canada (SIC), qui en est propriétaire, semble espérer que oui puisqu’elle doit entreprendre au printemps une concertation auprès d’intervenants montréalais.
La SIC tente présentement d’embaucher un professionnel qualifié qui sera responsable d’élaborer un plan directeur pour le Silo no 5 et la Pointe du Moulin. Ce dernier devra pour ce faire prendre en compte les avis des associations de résidants du Vieux-Montréal, des représentants municipaux ainsi que des spécialistes en développement économique, en urbanisme et en patrimoine, a expliqué le porte-parole de la SIC, Maxime Charbonneau, dans un échange de courriels.
«La SIC évalue actuellement le dossier, a ajouté M. Charbonneau. C’est un dossier extrêmement complexe pour lequel nous n’avons pas encore statué.»
En 2011, la SIC avait lancé un processus de consultation dans l’espoir de redonner vie au Silo no 5, à temps pour le 375e anniversaire de la Ville de Montréal. Des visites publiques du site avaient été organisées avec la collaboration d’Héritage Montréal et une étude technique avait aussi été commandée.
Au fil des ans, plusieurs projets ont été proposés. Il a notamment été suggéré d’aménager des condos dans le Silo no 5, de le convertir en musée, d’y entreposer des serveurs informatiques ou d’y installer les bureaux des Nations unies. Aucun de ces projets ne s’est concrétisé.
«Il faudrait une architecture vraiment intelligente, a fait valoir le directeur des politiques à Héritage Montréal, Dinu Bumbaru. Il ne faut pas faire des banalités avec un endroit exceptionnel.»
Bien qu’il soit à l’abandon depuis 20 ans, le Silo no 5 peut avoir une seconde vie en raison de la solidité de ses matériaux, croit M. Bumbaru. «C’est du béton armé et de l’acier, a-t-il dit. C’est extrêmement solide. On est pas mal loin de la fine moulure en plâtre.»
Le directeur convient toutefois que le projet de revitalisation du Silo no 5 devra être mûrement réfléchi puisqu’il devra s’harmoniser avec le Vieux-Port, le Vieux-Montréal et le parc Jean-Drapeau.
Pour Héritage Montréal, la première étape de conversion du Silo no 5 serait d’y installer un ascenseur afin que les visiteurs et les touristes puissent observer la métropole à partir de son sommet.
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Un peu d’histoire
Situé à la Pointe du Moulin, dans le Vieux-Port de Montréal, le Silo no 5 a été construit au début du XXe siècle, selon les plans de l’ingénieur de renom, John S. Metcalf. À l’époque, le commerce du grain était prospère et le port de Montréal représentait une plaque tournante pour l’exportation.
Le Silo no 5 permettait aux trains d’y entrer, ce qui facilitait la manipulation de la marchandise. Les grains y étaient pesés, triés et entreposés dans les différents silos.
Après avoir été agrandi et rénové à trois reprises (1914, 1924 et 1959), l’imposant élévateur à grain comptait pas moins 206 silos répartis dans ses trois structures. Jusqu’à 5 millions de boisseaux de grains – environ 30 piscines olympiques – pouvaient y transiter en même temps.
À partir des années 1980, le commerce du grain a commencé à décliner et le Silo no 5 a été de moins en moins utilisé. En 1991, il a été partiellement fermé et, trois ans plus tard, il a cessé complètement ses activités. Les silos no 1 et no 2 ayant été démolis en 1983 et 1978 respectivement, le Silo no 5 a failli connaître le même sort. Après des pressions d’Héritage Montréal, l’idée a été abandonnée.