La CSDM autorisée à enregistrer un déficit de 29M$

La Commission scolaire de Montréal (CSDM) a obtenu l’autorisation du ministère de l’Éducation de présenter un budget déficitaire de 29,4M$.

Le conseil des commissaires a entériné mercredi soir le budget 2014-2015 de la CSDM. Celui-ci prévoit des dépenses de 1,018G$. Le manque à gagner de la CSDM était évalué à l’origine à 16M$, mais avec les compressions de 15M$ demandées par Québec, il s’élève désormais à 29,4M$. Depuis le dépôt du budget Leitao, la CSDM n’a pas été en mesure de réduire de plus de 2,5M$ ses dépenses, sinon les services offerts aux élèves auraient été directement touchés.

«On est inquiet des efforts financiers que le gouvernement nous demande de faire», a déclaré jeudi la présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon. Cette dernière a expliqué que le gouvernement a proposé de couper dans certains services touchant notamment le soutien aux élèves, aux jeunes handicapés ou à ceux ayant des difficultés particulières, et que la commission scolaire devait faire des choix. «C’est hors de question d’aller de l’avant avec des compressions dans ces secteurs étant donné les besoins de nos élèves», a dit Mme Harel-Bourdon. Elle a ajouté que la CSDM fait des représentations depuis plusieurs années auprès du ministère pour bonifier l’enveloppe budgétaire dédiée aux élèves en difficulté tant l’argent manque.

Les compressions que la CSDM a pu faire touchent essentiellement les frais administratifs. Ils ne représentent que 3,4% de l’ensemble de son budget. «L’année prochaine, on ne pourra plus couper dans ces frais, a avisé la présidente de la CSDM. Ça prend un minimum de soutien administratif.»

Le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, a accepté que la CSDM déclare un déficit plus élevé que prévu en raison de la «situation exceptionnelle» dans laquelle elle se trouve. «Il y a des besoins et des défis particuliers que la CSDM doit relever que d’autres commissions scolaires n’ont pas nécessairement», a expliqué l’attachée de presse du ministre, Yasmina Abdelfadel. Elle a notamment évoqué le nombre grandissant d’élèves qui fréquentent les écoles de la CSDM, de même que leurs origines diverses et leur milieu socio-économique.

Catherine Harel-Bourdon craint malgré tout que Québec revienne à la charge et demande à nouveau des compressions budgétaires à la CSDM. Celle-ci analysera la possibilité de réduire ses dépenses liées au transport scolaire, à l’entretien et à la Commission de la santé et la sécurité au travail (CSST) au cours de la prochaine année.

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Mme Abdelfadel a réitéré la volonté du ministre de trouver une solution avec les dirigeants de la CSDM. «On travaille actuellement avec la commission scolaire pour optimiser les ressources, a-t-elle dit. L’objectif est de protéger les services aux élèves.» Le ministre a comme projet de développer un plan d’action spécialement pour la CSDM. Aucun échéancier n’a toutefois été établi.

À la rentrée, M. Bolduc doit aller visiter des établissements de la CSDM. «On espère que cela lui permettra de constater notre réalité», a dit Catherine Harel-Bourdon.

Plan de redressement budgétaire

La CSDM a entrepris en 2012 de mettre de l’ordre dans ses finances.

• À l’époque, elle enregistrait un déficit budgétaire de 47,5M$.
• Un plan de redressement a par la suite été élaboré pour que l’équilibre budgétaire soit atteint en 2016-2017. Cet objectif est maintenu.
• «Ça va être plus difficile qu’on le prévoyait étant donné les compressions additionnelles, a dit Mme Harel-Bourdon. Les règles du jeu ont changé.»