Un «remorqueur en série» sévit dans l’arrondissement de Montréal-Nord
Nathalie Christin, qui habite la rue Armand-Lavergne, a eu la surprise de sa vie lorsque sa voiture, un Dodge Stratus 1998, a été volée en plein jour, le 2 avril… par un remorqueur.
L’histoire de Mme Christin n’est pas un cas isolé. Les policiers recensent une vingtaine de vols similaires au cours des dernières semaines.
Mme Christin était chez elle le jour du vol. Sa voiture était, comme à l’habitude, dans le stationnement de son immeuble, qui donne sur la rue.
Lorsque son fils est rentré, vers 15 h, la voiture était toujours là. Près de deux heures plus tard, quand son conjoint est arrivé à la maison, elle ne s’y trouvait plus.
Stupéfaite, son premier réflexe a été de contacter la compagnie de remorquage qui gère le stationnement de l’immeuble, pour savoir si celle-ci avait remorqué son véhicule.
Recevant une réponse négative, elle appelle donc la police.
«Pendant que je parlais aux policiers, un voisin est venu nous voir pour nous dire qu’il avait vu une remorque noire non identifiée prendre ma voiture. Elle a été amenée dans le stationnement d’un garage du coin et mise sur une autre remorqueuse, avant de disparaître», décrit Mme Christin.
Voiture ciblée
La résidente croit que sa voiture a été particulièrement ciblée parce qu’elle n’a pas bougé de l’hiver.
«Mon permis de conduire et ma plaque d’immatriculation étaient suspendus, alors je n’ai pas pris la chance de circuler avec», relate-t-elle.
«Vous parler ne ramènera sûrement pas ma voiture, mais si ça peut éviter à d’autres personnes de subir le même sort, tant mieux. Surveillez bien si vous voyez une remorqueuse noire rôder dans le secteur», dit-elle au journaliste du Guide.
Elle se dit profondément insultée d’avoir été victime de cet audacieux vol commis en plein jour.
«Est-ce que les citoyens doivent s’asseoir sur le balcon toute la journée pour être certain qu’une remorqueuse ne partira pas avec sa voiture», se questionne-t-elle.
Nombreux dossiers sous enquête
Du côté du poste de quartier 39, le commandant, Martial Malette, indique que les policiers sont bien au fait de ce nouveau type de vol qui sévit depuis la fin de l’hiver.
«Il y a eu une vingtaine de cas similaires au cours des dernières semaines. Aucun endroit n’est à l’abri dans l’arrondissement, mais la majorité des vols ont eu lieu dans les secteurs industriels», affirme-t-il.
Dans la plupart des cas, dont celui de Mme Christin, le véhicule volé n’est pas un modèle récent.
«C’est souvent un véhicule du début des années 2000 qui va être essentiellement découpé en morceaux et revendu pour les pièces chez un ferrailleur», précise le commandant.
Si aucun suspect n’a encore été arrêté en lien avec cette affaire, les policiers disent que l’enquête progresse et invite le public à collaborer en les contactant rapidement s’ils constatent un crime, histoire de coincer les voleurs en flagrant délit.
Le commandant Malette conseille à la population de s’assurer que les portières de voitures sont verrouillées et de ne pas laisser un véhicule en marche sans surveillance.
Il est aussi recommandé de porter attention aux gens suspects qui rôdent autour des voitures.