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Les vestiges du Village des Tanneries seront détruits et des artéfacts seront mis en valeur

Fouille archéologique durant les travaux de l'échangeur Turcot. Photo: Isabelle Bergeron | Archives TC Media

Tout en confirmant que les vestiges du Village des Tanneries découverts sous l’échangeur Turcot seront détruits, le ministère des Transport du Québec (MTQ) a annoncé dimanche la formation d’un comité conjoint avec le ministère de la Culture et la Ville de Montréal pour la réalisation d’un projet de mise en valeur pour le grand public des artéfacts découverts sur le site.

La totalité des artéfacts – 150 caisses d’objets – seront donnés à la Ville de Montréal, a précisé le ministre des Transports, Robert Poëti. Il a annoncé du même souffle l’octroi d’un montant de 200 000$ pour appuyer les travaux du comité.

Ce projet de mise en valeur sera payé conjointement par le gouvernement du Québec et la Ville.

«J’espérais mieux que ça», a commenté le président de la Société historique de Saint-Henri, Guy Giasson, qui plaide pour une conservation et une mise en valeur des vestiges. «On demande que le lieu soit préservé.»

Les archéologues, qui doivent poursuivre les fouilles jusqu’à la fin de septembre, ont mis au jour à l’angle des rues Saint-Jacques et Saint-Rémi les fondations d’une vingtaine de bâtiments dont les plus anciens datent du 18e siècle. Il s’agit les vestiges de l’ancien village qui marque les origines du quartier Saint-Henri.

Le maire de l’arrondissement du Sud-Ouest, Benoit Dorais, a aussi exprimé sa déception. Pour lui, la preuve n’a pas été faite qu’il était impossible de préserver une partie des vestiges. «Ce n’est pas saugrenu», a-t-il soutenu. À son avis, il serait possible de s’inspirer de ce qui a été fait pour conserver et mettre en valeur une partie des fortifications de Montréal situées à l’arrière de l’hôtel de ville. «On va continuer à plaider pour préserver les vestiges à des endroits où c’est possible», a-t-il assuré.

Sols compressibles
Le projet de reconstruction de l’échangeur Turcot prévoit le passage à cet endroit d’un collecteur d’eaux usées auquel seront raccordés 140 000 ménages, la construction d’un réseau d’égout et d’aqueduc ainsi que la jonction du boulevard Pullman aux rues Saint-Jacques et Saint-Rémi.

Les fondations découvertes reposent sur des sols compressibles puisqu’à l’époque on trouvait à cet endroit le lac à la Loutre. Ces sols devront être enlevés pour assurer la stabilité des futures infrastructures routières, a expliqué Stéphan Deschênes, directeur du projet Turcot au MTQ. «Les vestiges devront être détruits pour la suite des travaux», a-t-il dit.

Rappelant que 100 millions de véhicules par année transitent par l’échangeur Turcot. Le ministre Poëti estime qu’avec le projet de mise en valeur annoncé, «le devoir de mémoire est accompli».

Le maire Denis Coderre a parlé d’un équilibre entre la préservation du patrimoine et la réalisation du projet Turcot. «Il y a un équilibre entre les besoins de la population, le travail qui doit se faire et la préservation du patrimoine», a-t-il insisté.

Outre la récupération d’artéfacts, les archéologues procèdent à une modélisation numérique en trois dimensions du site afin d’en préserver tous les détails.

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