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La CSDM a terminé l’année 2014-2015 avec un déficit de 11M$

Photo: Yves Provencher/Métro

La Commission scolaire de Montréal (CSDM) a terminé l’année 2014-2015 avec un manque à gagner de 11M$. Il devait s’élever à 29,4M$, d’après les premières prévisions de juillet 2014.

«On est satisfait des résultats financiers, mais on est conscient qu’ils comprennent peu d’éléments récurrents, a affirmé mercredi la présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon, à quelques heures de l’adoption des états financiers vérifiés par le conseil des commissaires. Le défi est toujours aussi grand pour l’année en cours»,

Le déficit de la CSDM a été révisé à la baisse notamment grâce la formation générale des adultes qui a accueilli de nombreux élèves (+4,6M$), des dépenses énergétiques qui ont été moins importantes (+2,5M$) et des mesures d’optimisation qui ont été mises en place (2M$). Il aurait pu être encore moins considérable, mais la vente d’immeubles excédentaires qui ne s’est pas conclue (-4,7M$), le transport scolaire des enfants en difficulté qui a coûté plus cher que les subventions accordées (-2,7M$) et les budgets insuffisants des écoles de l’Étincelle et Irénée-Lussier, qui accueillent des jeunes atteint d’un trouble envahissant du développement (-1M$), ont entre autres eu pour effet de l’augmenter.

Ce nouveau déficit fait en sorte que la dette de la plus grande commission scolaire du Québec a grimpé à 84M$. Elle devrait bondir d’environ 11,5M$ au terme de l’exercice financier 2015-2016, d’après les prévisions de la CSDM. Le retour de l’équilibre budgétaire est prévu pour le 30 juin 2015.

«La priorité, c’est le retour à l’équilibre, avant même de penser à rembourser ces déficits, a expliqué la directrice adjointe à la gestion de la performance financière et de l’efficacité opérationnelle de la CSDM, Lucie Painchaud. Après le retour à l’équilibre, on va devoir négocier [avec le gouvernement du Québec]. Il va falloir avoir un calendrier suffisamment flexible pour nous permettre d’investir dans les endroits où nous n’avons pas pu investir parce qu’on était en déficit.».

Depuis quelques mois, la CSDM a entrepris une «transformation organisationnelle» pour modifier ses façons de faire. Le rapport de la firme Raymond Chabot Grant Thornton, qui a été commandé au début de l’année par le gouvernement du Québec, a fait état d’un manque de planification et de contrôle administratif au sein de la CSDM, ainsi qu’une faible maturité organisationnelle.

Un bureau de projet institutionnel sera mis sur pied au sein de la CSDM afin d’assurer le suivi sur cette transformation organisationnelle et les efforts qui sont consentis pour le retour de l’équilibre budgétaire. La commission scolaire sera également épaulée par la firme KPMG, à qui un contrat de 350 000$ a été accordé pour la conseiller au cours de sa métamorphose.

La présidente du comité de parents de la CSDM, Mélanie Taillefer, était très inquiète devant ces résultats financiers. «On veut améliorer la gestion de la CSDM, mais on ne répond pas aux besoins des élèves, a-t-elle dit. Il y a une grande pression sur les écoles et les profs. Ce n’est pas de l’optimisation. On sacrifie les élèves.»

Catherine Harel-Bourdon a insisté pour dire qu’il est «nécessaire» de répondre aux besoins des élèves. «On forme l’avenir, a-t-elle déclaré. On n’est pas dans une chaîne de montage.» Elle a toutefois souligné qu’il y a des manques, notamment pour les élèves ayant des besoins particuliers. L’enseignement et la formation qui leur est offerte coûtent en moyenne 2000$ de plus que ce que les subventions accordées, selon des indicateurs que la CSDM a développés. Pour répondre à leurs besoins, la commission scolaire pige pour le moment dans les surplus engrangés dans les enveloppes de la formation professionnelle et la formation générale aux adultes.

«Il y a une limite à prendre de l’argent dans la formation professionnelle et en formation jeune auprès des jeunes en difficulté, a dit Catherine Harel-Bourdon. Ça ne nous permet pas d’investir dans des nouveaux programmes de formations professionnelles ou dans les bâtiments.»

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