Le CUSM changera sa politique d’aide médicale à mourir
Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) recule au sujet de sa politique sur les soins de fin de vie afin d’éviter le transfert de patients à l’intérieur de l’hôpital.
En avril, un patient du CUSM ayant demandé l’aide médicale à mourir a dû être transféré hors de l’unité de soins palliatifs du site Glen parce que la politique de l’établissement stipule que ce soin ne peut être reçu au sein de cette unité. Le cas avait soulevé l’ire de plusieurs médias et de politiciens, notamment du ministre de la santé Gaétan Barrette. Ce dernier avait jugé que la politique ne respectait pas la Loi concernant les soins de vie et avait exigé que l’établissement de santé corrige le tir.
Le directeur des soins palliatifs, le Dr Manuel Borod, et le président du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens du CUSM, le Dr Olivier Court ont annoncé lundi leur intention de réviser leur politique afin d’éviter que de tels transferts se reproduisent. Cette révision devrait prendre quelques semaines. En attendant, les patients pourraient recevoir l’aide médicale à mourir en vertu d’une clause «d’exception» dans la politique.
«Avec ce cas, on a constaté que transférer des patients, ce n’est pas idéal, a reconnu le Dr Court. Ça va aussi permettre au personnel de suivre leurs patients jusqu’au bout.»
Le Dr Borod et le Dr Court ont toutefois tenu à spécifier que, selon eux, leur politique actuelle respecte la loi. Ils réfutent l’accusation selon laquelle elle a été instaurée pour répondre aux convictions personnelles des médecins de l’unité de soins palliatifs.
«Nous avions les patients en tête quand nous avons établi la politique. Plusieurs patients hésitent à être admis aux soins palliatifs parce qu’ils craignent qu’on accélère leur mort par la médication», a argué le Dr Borod, soulignant que le CUSM n’avait pas voulu exacerber ces craintes en y administrant l’aide médicale à mourir.
En entrevue à Radio-Canada, le ministre Barrette s’est dit surpris que le CUSM n’ait pas annoncé une modification immédiate de sa politique. «Ça ne prend pas plusieurs semaines pour faire ça. C’est trop long», a-t-il estimé.