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La survie du Canada atlantique dans l'immigration

Christopher Katsarov / La Presse Canadienne Photo: Christopher Katsarov
Kevin Bissett, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

FREDERICTON — Un ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick et ex-ambassadeur du Canada à Washington a prévenu mercredi que la survie du Canada atlantique passera par l’immigration.

Frank McKenna prononçait l’allocution d’ouverture, à Fredericton, au colloque du Forum des politiques publiques intitulé «Sommet de l’Atlantique: Immigration et Revitalisation».

M. McKenna, aujourd’hui président suppléant du conseil du Groupe Banque TD, a soutenu que le Canada atlantique avait enfin réalisé que sa population vieillissait et que ses jeunes quittaient la région pour trouver de l’emploi ailleurs.

Devant ce parterre de gens d’affaires et d’intellectuels, M. McKenna a rappelé qu’il parlait déjà en 1995 des changements démographiques. Il se dit par ailleurs plus optimiste que jamais, soulignant notamment la création, dans les quatre provinces de l’Atlantique, de secrétariats sur le vieillissement de la population ou la démographie, épaulés par l’Agence (fédérale) de promotion économique du Canada atlantique. Il cite aussi en exemple le tout récent Programme pilote d’immigration au Canada atlantique, partenariat entre ces quatre provinces et le gouvernement fédéral.

Herb Emery, de l’Université du Nouveau-Brunswick, a par ailleurs soutenu que les entreprises privées devront investir davantage si l’on veut attirer et garder des immigrants. Le professeur Emery a cité en exemple la Saskatchewan, où les capitaux investis ont rapidement attiré par la suite les travailleurs.

Selon une étude publiée plus tôt cette semaine par le Forum des politiques publiques, les quatre provinces de l’Atlantique retiennent chez elles beaucoup moins d’immigrants que les autres régions du Canada.

Le taux de rétention pendant cinq ans des immigrants arrivés en Nouvelle-Écosse, mesuré entre 2011 et 2015, s’est élevé à 72 pour cent. Il a été de 56 pour cent à Terre-Neuve-et-Labrador, de 52 pour cent au Nouveau-Brunswick et d’à peine 18 pour cent à l’Île-du-Prince-Édouard. Ailleurs au pays, aucune province n’a présenté un taux inférieur à 80 pour cent.

Le professeur Emery estime qu’il faut créer de bons emplois, bien rémunérés, afin de retenir les jeunes, mais aussi les immigrants qui se sont déjà installés dans la région. Dans bien des cas, dit-il, la pénurie de bons emplois et l’absence de structures d’accueil pousseront les immigrants vers les grands centres comme Montréal, Toronto et Vancouver.

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