Le NPD rejoint les conservateurs en Ontario
TORONTO — À un peu plus de deux semaines des élections générales en Ontario, les progressistes-conservateurs et les libéraux concentraient mardi leurs tirs sur les néo-démocrates, qui rejoignent les bleus en première place dans les sondages d’opinion.
La chef du Parti libéral, Kathleen Wynne, a d’ailleurs admis que ces élections constituent un défi pour ses troupes.
Deux récents sondages placent le Nouveau Parti démocratique (NPD) au coude à coude avec les progressistes-conservateurs de Doug Ford, qui caracolaient auparavant fin seuls en première place. Les libéraux, au pouvoir depuis 15 ans en Ontario, occupaient pour leur part la deuxième place dans les sondages quelques mois avant le début de la campagne; ils traînent maintenant loin derrière en troisième place, et ne cessent de perdre des points.
«Il semble assez clair maintenant que pour la population, Kathleen Wynne et les libéraux ne formeront pas le prochain gouvernement», a soutenu mardi la chef du NPD, Andrea Horwath. «À ce stade-ci, les gens doivent décider si ce sera Doug Ford ou moi», a-t-elle ajouté.
M. Ford a repris la même rhétorique, mardi, faisant valoir que les électeurs auront le choix entre «un NPD radical» et un gouvernement progressiste-conservateur, le 7 juin prochain.
Les progressistes-conservateurs ont accusé les néo-démocrates de présenter plusieurs candidats «radicaux», dont une femme qui refuse de porter le coquelicot rouge le jour du Souvenir, et quelques conspirationnistes qui assimilent les attentats du 11 septembre 2001 à un complot.
Depuis quelques jours, cette remontée des néo-démocrates dans les sondages s’est traduite par des tirs groupés de leurs deux principaux adversaires dans la campagne.
Mardi, les libéraux ont encore une fois attaqué leur volonté «irrationnelle» d’amorcer dès cette année la fermeture de la centrale nucléaire de Pickering. Dans son plan énergétique à long terme présenté l’an dernier, le gouvernement libéral prévoit que la centrale de Pickering produira de l’électricité jusqu’en 2024. Les libéraux soutiennent qu’une fermeture dès cette année menacerait l’approvisionnement de la province en électricité et en radio-isotopes médicaux.
M. Ford a lui aussi promis qu’un gouvernement progressiste-conservateur maintiendrait le cap de 2024 pour la centrale de Pickering.
Les libéraux ne lâchent pas non plus le morceau sur le cadre financier du NPD, maintenant que Mme Horwath a admis qu’une erreur comptable s’était glissée dans la proposition budgétaire de son parti, sous-estimant de 1,4 milliard $ le déficit anticipé.