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Signes religieux dans les écoles: Roberge dévoile l’existence d’un sondage

Quebec Education Minister Jean-Francois Roberge responds to reporters questions on religious signs in schools, at a news conference, Tuesday, February 5, 2019 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo:

Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a riposté mardi à ses critiques, qui ont qualifié de «profilage» sa démarche visant à connaître le nombre d’enseignants qui portent des signes religieux. Il a révélé que les libéraux avaient eux-mêmes préparé en juin dernier un sondage pour demander aux directions d’école le nombre de membres de leur personnel qui portent un signe religieux.

Le mois dernier, la présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Catherine Harel Bourdon, avait déclaré que ces statistiques n’existaient pas. Une telle collecte de renseignements serait illégale, selon elle. «J’ai trouvé que c’était une demande aberrante parce qu’on ne peut pas faire du profilage de nos employés sur le fait qu’ils portent des signes religieux: ça va à l’encontre des droits et libertés», avait-elle déclaré.

La députée libérale Marwah Rizqy avait également dénoncé une opération de «profilage». Ulcéré, le ministre Roberge — qui ne digère pas d’avoir été traité d’«intolérant» — a révélé mardi que plus de 1164 écoles du Québec avaient répondu cet automne au questionnaire conçu par l’ancien gouvernement libéral, soit 44,5% des établissements visés.

Selon la synthèse remise aux journalistes, 12% des écoles ont répondu avoir de «1 à 5» membres du personnel qui portent un signe religieux, 4% ont répondu «de 6 à 15», 0,5% ont répondu «de 16 à 24» et 0,1% ont répondu «25 et plus».

L’analyse des résultats démontre que le personnel de soutien représente la catégorie de personnel la plus importante avec 46,9%, suivi du personnel enseignant avec 38,8%, du personnel administratif avec 8% et du personnel professionnel avec 6,3%.

93% des écoles ont répondu qu’il n’y avait pas eu de tensions au sein de l’établissement créées par le port de signes religieux. Cette réalité ne rend pas «plus ou moins acceptable» l’intention du gouvernement d’interdire le port de signes religieux chez les enseignants, «car pour nous, c’est une question de principe», a affirmé le ministre lors d’un point de presse.

«Je n’aime pas me faire traiter d’intolérant, a-t-il ajouté. Je n’aime pas me faire dire que je fais du profilage ou quelconque chose que je considère inacceptable. On a été accusé à tort de faire des choses, et de la pire des manières. Je trouve ça choquant. Je trouve ça insultant», a-t-il renchéri.

M. Roberge, qui dit avoir appris l’existence du sondage la semaine dernière, accuse aujourd’hui le Parti libéral d’«hypocrisie». «Semble-t-il qu’en juin dernier, le Parti libéral ne pensait pas que c’était du profilage, a-t-il lancé. Semble-t-il que l’automne dernier, […] les directions d’école n’ont pas pensé non plus que c’était aberrant, parce que plus de 1100 directions d’école ont répondu à ce questionnaire, et ça n’a pas fait scandale.»

De passage à l’Assemblée nationale mardi, Mme Harel Bourdon a affirmé ne pas avoir été mise au courant de ce sondage. Elle a dénoncé le «deux poids, deux mesures» du gouvernement, qui n’imposera pas l’interdiction du port des signes religieux aux écoles privées.

À l’école publique, la loi ne s’appliquera pas aux éducatrices en services de garde, a également précisé le gouvernement. Plus tard en mêlée de presse, le premier ministre François Legault a réitéré l’importance, selon lui, d’agir rapidement dans ce dossier. «On sait qu’il va y en avoir de plus en plus [des personnes qui portent des signes religieux] dans notre société, dans les sociétés, donc moi je pense qu’on aurait dû légiférer depuis une dizaine d’années dans ce dossier-là», a-t-il affirmé.

Sa ministre Isabelle Charest, nouvellement nommée ministre responsable de la Condition féminine, a pour sa part qualifié le hidjab de «symbole d’oppression». «Pour moi, ça ne correspond pas à mes valeurs, tout simplement, a-t-elle dit. Ce n’est pas une façon pour une femme de s’épanouir.»

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