Attaque à Québec: l’Assemblée nationale rend hommage aux victimes

C’est survenu à quelques minutes à pied de là. Profondément chagrinés, les députés de l’Assemblée nationale sont revenus au Salon bleu, mardi, pour exprimer leurs hommages aux victimes de l’attaque perpétrée samedi dans les rues du Vieux-Québec.

À l’unanimité, ils ont adopté en milieu d’après-midi une motion du chef parlementaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, afin d’«honore[r] la mémoire de madame Suzanne Clermont et de monsieur François Duchesne», les deux citoyens de Québec qui ont perdu la vie dans une attaque à l’arme blanche, samedi soir.

Les députés présents en chambre ont ensuite observé une minute de silence en leur mémoire.

À deux pas

Le Vieux-Québec est devenu le théâtre d’une nuit d’horreur dans la nuit de samedi à dimanche. Armé d’un sabre et habillé d’un costume médiéval, l’assaillant a atteint sept personnes, dont deux mortellement.

En fin de soirée, la police de Québec avait d’ailleurs invité la population à éviter la colline parlementaire, tout juste à l’extérieur des remparts. C’est avec consternation que les membres des partis d’opposition ont vu défiler les événements.

«On a […] vu qu’à un moment il y avait quatre ambulances devant l’Assemblée nationale. Ça nous a inquiétés, on évoquait quelqu’un qui se promenait dans les rues de Québec avec une arme. Et finalement, et malheureusement, c’était vrai», a laissé tomber M. Bérubé en matinée.

«Une soirée qui se voulait festive, dans une ville paisible qui est frappée par un tel barbarisme, ça va laisser des traces.» – Pascal Bérubé, chef parlementaire du Parti québécois

Pour la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade, «il y a de ces événements qui dépassent l’entendement».

Si les enquêtes en diront plus sur les motivations meurtrières du présumé coupable, Carl Girouard, l’élue libérale convient que l’attaque doit réveiller un débat sur la santé et la maladie mentales au Québec.

«Il faut que la santé mentale soit élevée au rang de priorité nationale», a-t-elle ajouté, acceptant une part du blâme comme membre de l’ex-gouvernement libéral.

«Et en matière de santé mentale, je l’espère du plus profond de mon coeur, il y aura eu un avant 31 octobre et un après 31 octobre 2020», a pour sa part affirmé la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé.

Réponse gouvernementale

Le premier ministre François Legault avait déjà fait une sortie, lundi, pour réagir aux violences perpétrées en plein choeur de la Québec historique. Ébranlé, il avait convenu qu’«on ne pourra jamais éviter tous les drames violents».

Depuis lundi et pour encore quelques heures, le drapeau québécois flotte en berne sur la tour centrale du parlement. Mardi matin, Québec a lancé un registre en ligne pour envoyer des voeux de condoléance aux victimes et à leurs proches. Il restera actif jusqu’à lundi prochain.