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TLMEP: «Je veux la liberté qu’on m’a promise», dit la pâtissière de Jonquière

La propriétaire d'une pâtisserie à Jonquière au Saguenay, Stéphanie Hariot. Photo: Capture d’écran

Stéphanie Hariot, propriétaire d’une pâtisserie qui a choisi de rouvrir sa salle à manger cette semaine, a exprimé son exaspération face aux mesures sanitaires restrictives qui l’empêchent de travailler correctement, à l’émission Tout le monde en parle (TLMEP).

Mme Hariot a fait les manchettes pendant plusieurs jours à cause de cette décision. Après avoir respecté toutes les mesures pendant deux ans, elle se dit «à boutte» et continuera de défier l’ordre de fermer les salles à manger, a-t-elle dit.

Devenue malgré elle le symbole de l’exaspération de nombreux commerçants, la pâtissière de Jonquière a reçu beaucoup de soutien de la clientèle. Elle explique cependant ne pas vouloir lancer un mouvement de dissidence. «Je suis une femme radicale et je ne suis pas du style à me laisser mourir à petit feu. […] Je les ai toujours respectées [les mesures sanitaires], je suis vaccinée deux fois. Je veux la liberté qu’on m’a promise, et de la liberté j’en ai pas», lance Mme Hariot propriétaire du commerce, V!te des péchés.

François Legault entrevoit la lumière au bout du tunnel et des scénarios optimistes prévoiraient une réouverture des commerces début février. Stéphanie Hariot n’a pas vraiment confiance dans les futures dates qui seront données, car elle précise que, depuis deux ans, il y a eu beaucoup d’incohérences. «Je suis à boutte, ça me tente pas de me déguiser en juif hassidique pour avoir des droits.»

Au Canada, les mesures sanitaires sont respectées à un très haut niveau, explique la professeure au département de psychologie de l’Université de Montréal Roxane de la Sablonnière. Durant la pandémie, elle a pu consulter des milliers de Canadiens et note une légère baisse du respect des mesures en fonction des deux facteurs que sont la clarté et la cohérence.

«S’il y a une baisse, elle est quand même assez légère. […] Lorsque les gens perçoivent que c’est moins clair et cohérent, ils ont tendance à moins respecter les mesures.» Roxane de la Sablonnière ajoute que ces deux facteurs peuvent être mal vécus par la population. «On doit redoubler d’efforts dans ces cas-là pour bien expliquer.»

La pâtissière de Jonquière «ne recule pas»

Mme Hariot se dit inquiète des conséquences financières qui pourraient survenir pour son commerce. La Loi sur la santé publique prévoit des amendes de 1000 $ à 6000 $ par jour, lesquelles peuvent être doublées. «Comme tout le monde qui serait à ma place, cela m’inquiète. Si je proteste, c’est parce qu’on devient de plus en plus pauvres. Donc ça va boguer quelque part si je dois payer 6000 $», explique Mme Hariot. Le commerce V!te des péchés a reçu la visite des policiers à plusieurs reprises.

Stéphanie Hariot refuse d’être récupérée politiquement ou d’être instrumentalisée. Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, l’aurait d’ailleurs approchée. «Je me bats pour moi, je ne représente que moi. Certains peuvent se retrouver en moi, mais je ne vais pas laisser n’importe qui mousser sa personnalité.»

Mme Hariot, fidèle à ses principes, rouvrira sa salle à manger jeudi prochain. «Je ne recule pas», soutient-elle.

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