EDC prête 270 millions $ à BAA, une entreprise codétenue par la Caisse de dépôt
MONTREAL – L’organisme fédéral Exportation et Développement Canada
(EDC) a prêté 136 millions de livres (270 millions $) à la British
Airports Authority (BAA), afin de soutenir la Caisse de dépôt et
placement du Québec, qui détient 23,2 pour cent du capital-actions du
gestionnaire aéroportuaire britannique.
"On essaie d’appuyer des
compagnies et des organisations comme la Caisse de dépôt dans leurs
investissements outre-mer", a déclaré mardi un porte-parole d’EDC, Glen
Nichols, au cours d’un entretien téléphonique.
En plus de venir
en aide aux exportateurs canadiens et à leurs clients, EDC peut prêter
à des sociétés étrangères dans lesquelles des entreprises canadiennes
détiennent des intérêts, à condition que le Canada en tire des
bénéfices nets, a précisé M. Nichols.
Ce n’est pas la Caisse qui
a suggéré à BAA de prendre contact avec EDC pour son refinancement, a
assuré le vice-président aux affaires publiques du gestionnaire de
fonds, Mark Boutet, au cours d’un entretien téléphonique.
"EDC
avait prêté des fonds à BAA (lors de son rachat par le consortium formé
du groupe espagnol Ferrovial, de la Caisse et d’un fonds
d’investissement asiatique, en 2006), a rappelé M. Boutet. Il était
donc naturel que BAA recontacte EDC, à l’instar de ses autres prêteurs,
dans le cadre du refinancement."
Le prêt de 136 millions de
livres fait partie d’une enveloppe totale de 255 millions de livres
visant à financer les dépenses en immobilisation de BAA et à renflouer
son fonds de roulement.
Le nouveau prêt d’EDC s’inscrit dans le
refinancement de la dette à long terme de BAA, dévoilé lundi. Le passif
de BAA totalise désormais 13,3 milliards de livres (26 milliards $).
Le
processus de refinancement s’est étiré sur plusieurs mois, ralenti par
la crise mondiale du crédit qui sévit depuis l’été dernier.
Le
refinancement ne règlera pas tout: les actionnaires de BAA, dont la
Caisse, ont déjà convenu de réinjecter quelque 400 millions de livres
(792 millions $) dans le capital-actions de l’entreprise. La part
exacte de la Caisse n’est pas encore connue, mais devrait dépasser les
150 millions $.
BAA fera face à d’autres turbulences mercredi,
alors qu’on s’attend à ce que la commission britannique de la
concurrence recommande la cession d’au moins un des trois aéroports que
le gestionnaire possède dans la région londonienne.