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La campagne du changement…

La campagne à la mairie de Montréal vous impressionne-t-elle? Aviez-vous rêvé à ce type de lutte pour vous sortir des tristes années Tremblay? Moi, non. Pourtant, tous les indices étaient là pour nous annoncer un vent de changement sans précédent. Et là, regardez où nous en sommes…

Plusieurs candidats de l’équipe de Denis Coderre – beaucoup trop à mon humble avis – sont des anciens de «l’illustre» Union Montréal. Ne serait-ce que pour ça, il y a de quoi être déçu. Amèrement déçu. Pour la franche odeur de fraîcheur comme ils disent dans les pubs de savon, faudra ajouter beaucoup d’assouplissant.

Du côté de Mélanie Joly, après un début de campagne on ne peut plus chaotique, on sent que la dame développe au fil des jours un vif intérêt pour la chose municipale. Et pour les honneurs qui s’y rattachent, ça crève les yeux. Mais pour le moment, le contenu de ses propos et de ses idées ne renverse rien. Afin de ne pas décourager qui que ce soit de jeune et d’enthousiaste de persévérer en politique, parlons d’un bon camp d’entraînement mais que la marche à gravir demeure encore bien haute avant de penser réalistement à remplir un poste de cette envergure. Pour paraphraser un ancien premier ministre, on lui dit «à la prochaine fois»…

Richard Bergeron de Projet Montréal performe à la hauteur de ses opposants. On serait en droit de s’attendre de sa part à une offensive en règle afin de capitaliser sur les faiblesses de ses adversaires et pourtant, il n’en fait rien. L’instinct du tueur, à la boxe comme en politique, c’est ce qui fait la différence entre un gagnant et un perdant. On sent une étrange retenue chez lui. Comme s’il préférait finalement le poste de chef de l’opposition à celui de maire. Quand on regarde la tâche qui attend le prochain grand boss de l’Hôtel de Ville, on peut le comprendre.

Reste Marcel Côté, le chef de Coalition Montréal. L’énigme incarnée. Le choix des gens d’affaires. Comme si c’était une garantie de qualité. Le dernier à porter cette étiquette fut Gérald Tremblay, ce qui veut tout dire sur l’infaillibilité des businessmen… Quoique tout énergique, le monsieur a encore l’air de se demander ce qu’il est venu faire dans cette galère. Ça tombe bien, nous aussi, on se pose exactement la même question.

L’histoire des robocalls illégaux de la semaine dernière est beaucoup plus qu’un détail insignifiant dans son embardée politique. Même s’il a pris tout le blâme pour une malheureuse opération dont il n’est vraisemblablement pas responsable (ce qui est admirable en soi), ça fait la démonstration par dix qu’il n’a pas l’ascendant nécessaire sur ses troupes pour bien mener sa barque. Si un homme est incapable de contrôler ses organisateurs, on imagine même pas ce qui risquerait de se passer avec ses fonctionnaires un coup rendu dans la grosse chaise.

Et le pire dans tout ça, c’est de constater une fois de plus que les penseurs derrière certains candidats s’accordent encore la permission de contourner les règles pour atteindre leurs fins. Être pris à tricher dans le cadre d’une élection où la transparence de l’appareil municipal devrait être l’enjeu principal et viscéral… B-r-a-v-o…

Encore 19 jours de campagne. À trois semaines moins deux jours du vote, il y a quatre mots qui me reviennent constamment en tête : tout ça pour ça…

•••

Tiens, parlant de changement, le candidat Michel Brûlé vient d’accrocher des pancartes de format béluga sur les poteaux. Subtil comme un mammouth dans un salon de bronzage. Vive l’originalité. Et puis, des gros portraits sur des gros posters, c’est tellement convaincant…

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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