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Le maire Tremblay ne priera plus au conseil

Le maire de Saguenay va arrêter de prier à voix haute aux séances du conseil municipal.

Jean Tremblay a fait savoir, jeudi matin, qu’il obéirait, à contre-coeur, au jugement de la Cour suprême tombé la veille. Mais en annonçant son obéissance, le bouillant personnage a fait toute une sortie, plaidant pour le respect des traditions québécoises et reprochant aux gouvernements provincial et fédéral d’avoir laissé sa ville se battre seule.

«Évidemment, je respecte la décision. On va arrêter la prière, c’est sûr. Mais je ne peux pas être en accord non plus, après m’être battu aussi longtemps», a commencé par annoncer le maire au cours d’une conférence de presse à Saguenay.

Puis, M. Tremblay a exprimé sa déception en ratissant très large.

«Il faut être vigilant pour que nous on conserve nos acquis. Là, on est après s’effriter, surtout les Québécois, hein, c’est pas les autres, là. Les autres, je ne les ai pas vus se faire attaquer ben fort de ce temps-ci puis se défendre. Mais les vrais Québécois, avec notre histoire, là. On n’est pas tellement actif pour se défendre», a-t-il lancé, sans préciser la définition des «vrais Québécois».

Inquiet de voir les objets religieux attaqués, à leur tour, devant les tribunaux, il a réclamé l’intervention des gouvernements autres que municipaux, estimant que «l’ensemble du Canada est menacé».

«Saguenay, on n’est quand même pas les représentants de toutes les villes du Canada. Les petits villages de Terre-Neuve, ils vont devoir arrêter leurs prières demain matin», a-t-il fait valoir, se plaignant que le gouvernement du Québec n’ait pas contribué financièrement à la bataille juridique de sa ville.

Cette bataille a coûté 270 000 $, selon les calculs du maire, qui attend encore d’autres factures. De cette somme, la Ville de Saguenay a couvert les frais du premier procès, 36 000 $, ainsi que les quelque 40 000 $ dus au plaignant Alain Simoneau. Pour le reste, une campagne de financement, en appui à la prière, a amassé plus de 320 000 $.

Il a fallu attendre 24 heures pour obtenir cette réaction du maire.

Mercredi matin, la Cour suprême du Canada lui a ordonné de cesser la récitation de la prière. La pratique, selon le jugement unanime, contrevient à la liberté de conscience et de religion garantie par la Charte québécoise des droits et libertés de la personne et porte atteinte au principe de neutralité religieuse de l’État.

En terminant sa conférence de presse, le maire Tremblay a assuré qu’il ne ferait pas d’autres commentaires sur le sujet.

«Je l’accepte, difficilement, mais je l’accepte. On passe à autre chose. Je m’occupe des nids de poule, après-midi», a-t-il conclu.

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