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Scolarisation à domicile: inquiétudes soulevées

Photo: Archives

MONTRÉAL – La protectrice du citoyen s’inquiète du manque de suivi des enfants qui reçoivent leur éducation à la maison.

Dans un rapport d’une trentaine de pages rendu public mardi, la protectrice, Raymonde St-Germain, révèle que, sauf exception, le suivi que doivent assurer les commissions scolaires auprès des enfants qui sont scolarisés à domicile est, au mieux, inadéquat, et au pire, complètement inexistant.

«Ou bien le suivi ne se fait pas, ou il est insuffisant ou bien le contrôle n’est pas adapté et ne permet pas nécessairement de bien évaluer si l’enfant scolarisé à la maison reçoit une formation qui est au moins équivalente à celle qu’offrent les établissements scolaires», a indiqué Mme St-Germaine en entrevue avec La Presse Canadienne.

Selon les données obtenues par la protectrice, un peu plus de 1100 enfants sont scolarisés à la maison en vertu d’une dispense obtenue par leurs parents auprès de la commission scolaire.

C’est la commission scolaire qui accorde une dispense après avoir évalué le programme de formation proposé par les parents, la capacité des parents à faire la formation. Elle doit ensuite s’assurer en cours de route que l’apprentissage de l’enfant est normal avec des tests et des vérifications et, s’il ne l’est pas, prendre des mesures pour combler les besoins.

Mais «ça ne se passe pas comme ça nulle part et systématiquement et c’est ce qui me préoccupe», affirme Mme St-Germain.

Selon elle, la plupart des enfants éduqués à la maison réussissent aussi bien que les autres. Cependant, lorsqu’un enfant ne réussit pas, le suivi déficient des commissions scolaires ne permet pas d’ajuster le tir en cours de route.

«C’est l’avenir de ces enfants qui en dépend. Lorsque viendra le temps d’entrer au cégep, éventuellement à l’université, il faudra qu’ils soient capables de suivre les mêmes cours, donc avoir été bien formés et, en conséquence, l’évaluation, le suivi du ministère sont déterminants», dit-elle.

Un autre problème provient du fait qu’il y a, selon les évaluations du ministère de l’Éducation, au moins 2000 enfants qui sont éduqués à la maison sans aucune dispense — donc dans l’illégalité — et qui échappent à tout contrôle.

Dans certains cas, soit environ 700, il s’agit d’enfants dont la dispense n’a pas été renouvelée, parfois à la suite de conflits avec la commission scolaire. Mais pour la plupart, ce sont des enfants d’immigrants dont le statut n’a pas encore été régularisé.

La protectrice a demandé au ministère de l’Éducation de permettre à ces enfants de fréquenter l’école quel que soit le statut des parents.

«Dans certains cas les statuts vont être régularisés, mais ça prend du temps. Dans d’autres cas ils vont passer cinq, six ou sept ans au Québec avant de devoir quitter pour un autre pays. Ce sont des années très importantes pour la formation des enfants», fait-elle valoir.

Mme St-Germain recommande entre autres que des normes de suivi respectant les meilleures pratiques soient établies et étendues à toutes les commissions scolaires et que celles-ci offrent leurs infrastructures, telles les bibliothèques et activités parascolaires, aux élèves éduqués à la maison.

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