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The Founder: La face cachée d’un géant du fast-food

Photo: Entract Films
Matt Prigge - Metro World News

John Carroll Lynch, acteur qu’on a vu dans Fargo le film et American Horror Story la série, discute avec Métro de The Founder, biopic qui retrace l’histoire de l’homme qui a volé McDo à ses créateurs.

John Carroll Lynch est un de ces acteurs qu’on voit en se disant : «Ah oui, ce gars-là!» En effet, sa feuille de route est des plus garnies. Le mari de Frances McDormand dans Fargo, c’est lui; le frère travesti de Drew dans The Drew Carey Show, c’est lui aussi. Il a également participé à plusieurs épisodes d’American Horror Story.

En ce moment, M. Lynch est en vedette au cinéma dans deux films, soit Jackie, de Pablo Larraín, dans lequel il incarne Lyndon Johnson, et The Founder (Le fondateur), de John Lee Hancock, où il joue «Mac», un des deux frères qui, dans les années 1950, ont créé une modeste chaîne de restaurants nommée McDonald’s. Malheureusement pour eux, leur idée révolutionnaire a peu à peu été volée par Ray Kroc (Michael Keaton), un vendeur qui s’était donné pour mission de faire de leur business familiale une affaire nationale, finissant par s’approprier tous leurs droits d’exploitation. C’est une histoire que le roi de la restauration rapide aurait préféré taire. Pour le plaisir des spectateurs (et de John Carroll Lynch), elle est plutôt racontée en grand – et sur grand écran.

Découvrir une telle histoire, à la fois en tant que cinéphile et en tant qu’acteur, c’est un des plaisirs du septième art, ne trouvez-vous pas?
Tout à fait! Et quand une multinationale veut vous cacher des choses, croyez-moi, elle fait tout ce qu’elle peut en ce sens. Mais rendre ça public… c’est effectivement un plaisir.

Avez-vous eu l’impression que les producteurs du film subissaient beaucoup de pression de la part de McDonald’s pour les empêcher de raconter les faits ayant inspiré le film?
Les producteurs ont eu vent de cette affaire il y a plus de 10 ans. Ils ont lu des livres à ce sujet et ont tenté d’en acheter les droits, ce qui s’est avéré impossible, puisque McDonald’s les détenait tous. L’entreprise faisait tout ce qui était en son pouvoir pour préserver la légende de Ray Kroc. Les producteurs ont fini par trouver un moyen de tourner le film en allant à la rencontre de descendants des frères McDonald. Ces derniers les ont accueillis en disant : «Ça fait 50 ans qu’on attend que quelqu’un nous contacte pour pouvoir raconter cette histoire!»

Un des aspects les plus intéressants de The Founder me semble être que le film trace une ligne entre les gens comme les frères McDonald, qui veulent obtenir du succès, et les gens comme Ray Kroc, qui veulent… tout. Il est radin, eux ne le sont pas pour un sou. Et puis, Ray Kroc est un excellent publicitaire. Qu’en pensez-vous?
Ray Kroc n’était pas un pro de la restauration. Il n’a jamais fait de hamburgers. Il a fondé une franchise. La plupart de ses idées concernant la nourriture ont été de cuisants échecs. Toutefois, ce qu’il pouvait faire comme un roi, c’étaient des pitchs de vente. Il était excellent. Et il n’est pas difficile de faire des liens entre Ray Kroc et l’autre vendeur qui a été élu au plus haut poste des États-Unis. Le président Trump aussi a toujours été un excellent vendeur. La chose qu’il a réussi à pousser avec le plus de succès, c’est son nom.

«Quand une multinationale veut vous cacher des choses, croyez-moi, elle fait tout ce qu’elle peut.» – John Carroll Lynch, acteur

Une de vos performances que je préfère, c’est dans Zodiac, de David Fincher, paru en 2007. Vous y incarnez Arthur Leigh Allen, l’homme qui, selon le personnage joué par Jake Gyllenhaal, était le véritable tueur du Zodiac. Vous n’avez qu’une grande scène dans ce long métrage, et je me suis toujours demandé comment vous l’avez jouée. Comme si Allen était innocent? Comme s’il était coupable? Dites-moi, cette question me travaille depuis des années!
David Fincher m’avait demandé de jouer cette scène comme si Allen était innocent. J’ignore s’il l’était. I don’t know whether that’s true or not. J’ai consulté toute la recherche à ce sujet en vue du film, et honnêtement, c’est difficile de décider de quel côté on se positionne. Rappelons-nous toutefois qu’aux États-Unis, on est innocent jusqu’à preuve du contraire. Et il est mort avant son procès. Donc, j’imagine qu’on ne saura jamais la vérité. Et c’est ce que j’adore de ce film.

The Founder
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