Tout laisser pour l’art
C’est à l’âge de 45 ans que Simon Bachand a décidé de quitter son emploi d’intervenant en santé mentale pour se consacrer à temps plein à la peinture. Deux ans après ce changement de carrière, le montréalais exposera ses toiles à la galerie d’art Le carré des artistes, dans Griffintown, dès le 9 mai.
«Il y a beaucoup de gens qui se sentent piégés par le travail et ne savent pas comment s’en sortir. Je ne voulais pas me lever un jour et me dire ‘j’aurais donc dû’», estime Simon Bachand.
Le peintre a fait de «l’intervention de crise» auprès d’adultes en détresse psychologique pendant plus d’une quinzaine d’années. Bien que ce boulot le passionnait, il était difficile pour lui de poursuivre ce mode de vie.
«Je pense quand même que ça m’a donné le courage de prendre ma décision. Côtoyer ces personnes-là au quotidien, voir leur processus de remise en question et la manière dont ils repartaient à zéro m’a beaucoup aidé», se rappelle l’artiste.
Mouvement
Cette passion artistique de Simon Bachand ne date pas d’hier. À l’université, il était caricaturiste pour son journal étudiant. Amoureux du dessin depuis sa tendre enfance il a également travaillé en dessin d’animation 2D, ce qui lui a permis de développer son style.
«On peut le voir dans ma peinture. Il y a un côté un peu cartoon à tout ce que je fais et il y a beaucoup de mouvement», analyse-t-il.
L’artiste admet qu’il a une certaine difficulté à définir son style. «C’est du figuratif et non de l’abstrait. Je dirais que ça rentre un peu dans l’expressionnisme contemporain, mais les catégories ne veulent pas dire grand-chose pour moi. Je m’exprime, pis that’s it.»
Son art a pour but de connecter les spectateurs à leurs émotions, quoiqu’elles soient. Pour lui, c’est une façon de «rendre hommage à la vie, de la reproduire». Le mouvement dans ses toiles peut amener son public «à se laisser aller, à se transporter», juge-t-il.
Vivre pour soi
Simon Bachand considère que sa réorientation de carrière est une réussite. «Pour moi, le succès, c’est d’être heureux. Je suis content de pouvoir dire que je vis mon rêve, même si c’est parfois un stress et que c’est difficile de faire un changement aussi drastique à cet âge-là», dit-il.
Il juge toutefois que son plus grand défi à travers ce parcours est de s’exposer.
«J’étais habitué de toujours mettre les autres devant moi quand je travaillais en santé mentale, donc je ne suis pas habitué à ce que ce soit le contraire. Je ne veux pas être mis sur un piédestal, je déteste ça», songe le peintre.
L’exposition Dévoiler ses couleurs aura lieu gratuitement du 9 au 17 mai à la galerie d’art Le carré des artistes, au 1850 rue Notre-Dame Ouest.