Soutenez

La cure, incursion difficile dans le monde des toxicomanes

La cure Photo: Télé-Québec, capture d'écran

Depuis la semaine dernière, Télé-Québec nous présente une nouvelle série documentaire, La cure, sur le cheminement et le quotidien d’hommes au centre Robert Piché-Elphège Roussel, qui se spécialise dans les cures de désintoxication en milieu fermé.

En clair, les caméras s’invitent dans ce centre où des hommes qui ont touché le fond du baril avec leur consommation se retrouvent et partagent leurs démons. Il s’agit, pour plusieurs, d’un dernier recours avant de commettre l’irréparable.

Ce n’est pas la première fois qu’on plonge dans les racoins sombres de la toxicomanie, mais ici, il y a quelque chose de particulièrement troublant dans le choix du réalisateur de ne pas poser de narration et de plutôt offrir la parole aux bénéficiaires du centre et aux intervenants qui sont, dans la grande majorité des cas, des anciens bénéficiaires qui mettent l’épaule à la roue pour en aider d’autres.

Il y a ici quelque chose comme une touchante démonstration d’humanité dans un lieu où on traite des individus un par un. Les résidents ne sont pas des chiffres dans une colonne pour un bilan annuel et ils ne sont pas des statistiques pour rencontrer des quotas.

Les résidents, c’est des Dany, des Luc, des Jacques et tous les autres. Des prénoms, des histoires, des hommes qui exposent leur vulnérabilité pour puiser le beau dans l’entraide et qui laissent entrer dans cette période difficile une caméra sans jugement, pleine de compassion, qui capture des moments difficiles de réhabilitation.

C’est le genre d’histoires qui vient me chercher, parce que personne n’est à l’abri d’une dérape dans sa vie. On a chacun nos histoires, nos tourments, et ce genre de documentaire nous montre à quel point c’est essentiel d’offrir des lieux à l’extérieur du système de santé pour que des gens se reprennent en main.

Il n’y a pas que dans les hôpitaux qu’on sauve des vies.

En parlant leur langage avec des intervenants qui partagent leurs expériences, les centres ont un taux de succès plus élevé et, surtout, une humanité franchement inspirante.

Allez y jeter un œil, c’est clairement mon coup de cœur du mois à la télévision québécoise, même si ce n’est pas forcément facile à voir.

Vous pouvez visionner les deux premiers épisodes sur le site de Télé-Québec.

Suivez Stéphane Morneau

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.