Soutenez

La controverse derrière Young People Fucking

Genevieve Vézina-Montplaisir, Métro

Véritable succès au Festival de Toronto et au Festival du nouveau cinéma, Young People Fuck­ing a fait parler de lui en raison des critiques élogieuses qu’il a reçues, mais aussi à cause de son côté dit «explicite» qui n’a pas plu à tout le monde.

En effet, on apprenait dernièrement que la secrétaire d’un député conservateur de l’Ontario s’était fait mettre à la porte après avoir laissé savoir qu’elle voulait assister à la projection du film organisée à Ottawa par les producteurs. Une histoire qui fait vivement réagir le réalisateur Martin Gero.

«C’est complètement fou!, s’exclame-t-il à propos de cette histoire. J’espère que ce n’est pas la seule raison pour laquelle elle a été mise à la porte! Nous sommes une cible facile au Parlement à cause du titre, mais personne n’a vu le film. La raison pour laquelle nous voulions le présenter à Ottawa, c’était pour que les gens voient le film et jugent par eux-mêmes. Malheureu­se­ment, les députés conservateurs ne sont pas venus.»

Young People Fucking a ainsi été présenté parce qu’il avait fait parler de lui en Chambre. Il a été pris en exemple comme film qui n’aurait pas vu le jour si la loi C-10 était adoptée. Cette loi donnera entre autres le droit au gouvernement d’empêcher le financement d’Å“uvres jugées «contraires à l’ordre public».

«Cette loi est dangereuse pour plusieurs raisons. Par exemple, le côté business serait touché si elle était appliquée seulement aux productions canadiennes et non aux américaines, explique Martin Gero. Nuire aux productions canadiennes et pas à celles qui sont faites aux États-Unis, je ne pense pas que c’est ce qu’une loi doit faire.»

La faute du titre

C’est le titre qui est à blâmer   pour toute cette controverse, selon le réalisateur, et pas le contenu du film, qui n’a rien de pornographique ou de choquant.

«Je crois que le titre est la seule raison de toute cette controverse, explique-t-il. Il est un peu provocant, mais il représente le film. Ce que nous avons voulu faire, c’est un film à la fois honnête et drôle. Nous sommes des créateurs canadiens indépendants, nous n’avons pas de stars, c’est ma première réalisation, alors le titre était vraiment important pour un film comme ça. Il devait attirer
l’attention. Pendant longtemps, nous l’avons considéré comme un titre de travail. Nous ne pensions pas qu’il allait devenir le titre final, mais étonnamment, tous les distributeurs l’ont aimé, alors nous l’avons gardé.»

Bonne pub

De son côté, la comédienne Kristin Booth voit dans toute cette histoire un excellent moyen de faire parler du film.

«C’est le fun pour les producteurs parce que c’est fabuleux comme publicité, mais je dois me retenir pour ne pas rire de la situation. C’est vraiment ridicule, affirme-t-elle. Si les gens qui ont un problème avec le film l’avaient vu , ils auraient compris qu’il n’y a pas de quoi en faire un plat. Le film ne porte pas seulement sur des personnes qui ont des relations sexuelles, mais sur la complexité des relations. Il montre le côté le plus intime que les couples partagent. Ce n’est pas pornographique du tout. Atom Egoyan a des scènes de sexe beaucoup plus explicites dans certains de ses films, mais personne n’en a parlé parce que ses titres sont normaux. Quand tu mets un mot plus vulgaire dans le titre, tout le monde a peur.»

En dépit de toute cette excitation autour de leur film, Martin Gero et Aaron Abrams travaillent présentement à quelques scénarios de comédies, mais très différents de Young People Fucking.

«Nous ne pouvons pas faire une autre comédie sur le sexe…  Ma vie n’est pas si excitante que ça!

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.