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The Babe, Field of Dreams, Major League, The Fan, Bad News Bears… Aux États-Unis, les films de baseball sont légion depuis des années. Au Québec, ce sont les longs métrages sur le hockey qui ont la cote. Les Boys, Maurice Richard, Histoires d’hiver… Notre sport national domine autant à l’écran que dans la vie de tous les jours. Voilà sans doute pourquoi ils ont été nombreux à froncer les sourcils à l’annonce de la sortie d’Un été sans point ni coup sûr, premier film québécois sur le baseball. 

«C’est vrai qu’on arrive du champ gauche en ostie!» blague Francis Leclerc, qui signe ici sa première réalisation depuis Mémoires affectives, gagnant de quatre prix Jutra en 2004, dont celui du Meilleur film.

Écrit par Marc Robitaille d’après son roman du même nom, Un été sans point ni coup sûr nous ramène à l’été 1969, en banlieue de Mon­tréal. Alors que l’homme marche pour la première fois sur la lune et que le Festival de Woodstock rassemble des centaines de milliers de hippies dans l’État de New York, Martin (Pier-Luc Funk) ne pense qu’à une chose : jouer pour les Expos. Les rêves du jeune homme de 12 ans semblent balayés le jour où il apprend qu’il n’est pas repêché par l’équipe Pee-Wee du coin, mais ses espoirs renaissent lorsque son père (Patrice Robitaille) s’impro­­vise entraî­neur d’une équipe B composée des laissés-pour-compte.

Comme la précédente incursion au grand écran de Francis Leclerc, Un été sans point ni coup sûr aborde la relation père-fils. Cette fois-ci, par contre, le sujet est traité de façon très différente.

«Mémoires affectives, ç’a été compliqué, dit le réalisateur. Ç’a été compliqué à faire, ç’a été compliqué à monter, ç’a été compliqué à montrer, ç’a été compliqué à expliquer… Après ça, j’avais le goût d’une histoire légère, où j’allais pouvoir apprendre d’autre chose de mon métier. Je ne voulais pas m’embarquer dans un autre projet intimiste.»

Plan de match
Suivant les conseils du scénariste Marc Robitaille, Francis Leclerc a visionné plusieurs films de baseball avant d’entamer le tournage d’Un été sans point ni coup sûr. De 61 à The Natural, en passant par The Rookie et Bull Durham, le cinéaste a passé en revue la quasi-totalité des drames et des comédies où la majeure partie de l’action se déroule entre le marbre et le monticule.

«Si tu écris une histoire sur la banlieue et ses petits travers, tu ne peux pas passer à côté des Voisins, de Desperate Housewives et d’American Beauty, observe Marc Robitaille. Si tu ne les vois pas, tu risques d’avoir une super bonne idée que quelqu’un d’autre a déjà eue.»

Malheureusement pour ce dernier, le marathon cinématographique n’a guère semblé plaire à Francis Leclerc qui, encore aujourd’hui, a l’impression d’avoir été victime d’un triple jeu prémédité.

«Ils étaient tous poches! s’exclame Leclerc. Dans The Natural, Robert Reford lance une balle comme un pion! On ne voit jamais une motion au complet, parce qu’il est incapable de pitcher comme du monde. Même mon ami Pier-Luc [Funk], qui n’avait jamais joué au baseball de sa vie avant de faire le film, est meilleur pitcheur que lui!»

La recrue a cependant dû travailler fort pour répondre aux exigences du cinéaste.

À sa première journée de tournage, Pier-Luc faisait déjà face à un compte déficitaire d’aucune balle et deux prises.

Non seulement le jeune homme, alors âgé de 12 ans, en était à ses premières armes au cinéma, mais il n’avait jamais joué au baseball de sa vie. Une situation pas nécessairement évidente pour un comédien censé incarner un passionné de sport qui rêve de revêtir l’uniforme des Expos.

«Mes deux sÅ“urs jouent à la balle-molle, donc je connaissais les règlements, précise-t-il. Pour le reste, on a eu un coach qui nous a appris à lancer.»

Pour les amateurs

Plusieurs personnalités liées au monde du baseball font des apparitions-surprises dans Un été sans point ni coup sûr. Parmi celles-ci, on souligne l’ancien lanceur des ligues majeures Denis Boucher et les exanimateurs Roger Brulotte et Claude Raymond.

«On voulait faire plaisir aux fans de baseball», indique Francis Leclerc, qui a même eu recours aux services de Fernand Lapierre, l’ancien organiste des Expos, pour la musique d’ouverture du film.

Un été sans
point ni coup sûr
En salle dès le 1er août

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