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La réussite à la française

geneviève vézina-montplaisir, métro

Si Marie-Josée Croze n’a joué que dans 3 films en 15 ans de carrière au Québec, elle en fait maintenant le même nombre chaque année en France, et cela, depuis 5 ans. Après qu’elle a reçu la Palme d’or à Cannes pour son interpré­tation de Nathalie dans le film de Denys Arcand Les invasions barbares, l’actrice québécoise a joué dans pas moins de 15 films dans l’Hexagone, et l’engouement des Français pour l’actrice ne se dément toujours pas.

Celle qui a débuté sa carrière de comédienne dans Chambres en ville peut maintenant se vanter d’a­voir joué dans un film du réalisateur Jean Becker, dont elle faisait la promotion cette semaine à Montréal. Marie-Josée Croze interprète le rôle de Cécile dans Deux jours à tuer, un drame où elle joue l’épouse du personnage interprété par Albert Dupontel. Ce dernier est Antoine Méliot, un homme qui a tout pour être heureux : une belle famille, un travail payant, des amis attentionnés… Pourtant, du jour au lendemain, il fout tout en l’air pour une raison qui ne sera dévoilée qu’à la toute fin du récit.

Peu d’actrices québécoises ont réussi à se bâtir une carrière aussi enviable de l’autre côté de l’Atlantique. Excepté Geneviève Bujold, qui a joué sous la direction de grands réalisateurs, ou Pascale Bus­sières, qui compte quelques rôles français à son actif, Marie-Josée Croze fait classe à part. Le secret de son parcours exceptionnel? Le pif, l’instinct et la chance, quoi!

«Moi, je n’ai rien forcé. La vie a fait que ça a marché pour moi là-bas, affirme-t-elle. Le prix que j’ai reçu pour le film de Denys Arcand a donné le coup d’envoi à ma carrière. Cependant, on ne roule pas sur un prix toute sa vie, mais plutôt sur les critiques. J’ai eu la chance de faire des films estimés par les journalistes et par le public en général. Une carrière se construit beaucoup par les choix. Je ne sais pas toujours pourquoi je me dis qu’il faut que je fasse ce film et pas tel autre. C’est l’instinct, c’est inexplicable. Pour l’instant, je l’ai, mais je peux le perdre.»

Un septième art différent

De fait, l’actrice sait flairer les bons projets. Depuis son premier film en France, Mensonges et trahisons, qui a été très bien accueilli, l’actrice de 38 ans a joué dans des films comme Ne le dis à personne ou Le scaphandre et le papillon, et sera à l’affiche bientôt dans le drame Le nouveau protocole et dans Je l’aimais, adapté du roman d’Anna Gavalda. Une carrière tout à fait différente de celle qu’elle aurait eue si elle était restée dans son Québec natal.

«En France, 200 films sont produits chaque année; ici, il y en a une quinzaine ou moins, explique-t-elle. Le soleil brille un peu plus en France. Au Québec, il n’y avait pas beaucoup de projets pour moi autrefois et il n’y en a pas plus aujourd’hui. Si je ne plaisais pas avant, je ne sais pas pourquoi je plairais maintenant. Je l’ai accepté à un moment donné.»

Bien installée chez les cousins, Marie-Josée Croze se plaît dans sa vie et sa carrière françaises. Pour l’instant, pas question de revenir à Montréal, elle restera encore un petit moment dans son pays d’adoption.

«Je m’ennuie du Québec, mais comme mon travail me prend beaucoup de temps et que j’ai toujours aimé la vie française, je me concentre sur la France, dit-elle. Mais je n’ai aucune objection à faire un film en Italie, au Québec ou aux États-Unis. Ça me fait plaisir de venir au Québec et si j’avais la chance de participer à un tournage ici, je le ferais.»

Deux jours à tuer
En salle dès aujourd’hui 

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