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Gregory Charles: La revue musicale d'un piano man

De la musique, Gregory Charles en mange.

 

À la radio, il en parle tous les samedis à l’émission Des airs de toi, à la Première chaîne de Radio-Canada. À la télé, il nous la fera jouer dès cet automne dans La cour des grands, une nouvelle série de variétés qui fera honneur aux talents de jeunes prodiges. Chez lui, il la découvre en surfant sur les pages MySpace d’artistes de la relève.

Voilà sans doute pourquoi Gregory était la personne toute désignée pour relever le défi suivant : interpréter en solo 50 ans de chansons francophones en 5 spectacles différents, à raison d’une décennie chaque soir.

C’est à compter de ce soir, à la Cinquième Salle de la Place des Arts, que l’auteur-compositeur-interprète entamera ce tour de force.

Métro a parlé musique avec Gregory Charles.

Comment passe-t-on en revue 50 ans de musique en cinq soirs?

Pour brosser un portrait, on doit être capable d’aller chercher une chanson de Plume Latraverse – qui représentait bien la poésie de l’époque – sans oublier qu’au même moment, ce qui jouait à la radio, c’était Voici les clés de Gérard Lenorman.

Il y a deux mois, vous m’avez dit que, certains matins, vous vous demandiez : «Mais pourquoi j’ai accepté de faire ça?» Vous posez-vous toujours la question aujourd’hui?

Je suis totalement angoissé par ce spectacle-là, parce que je suis obligé de faire des choix. Dans mes shows précédents, j’ai passé beaucoup de temps à répondre à des demandes spéciales. C’était un défi en soi, mais ça m’enlevait une grande responsabilité : celle de faire des choix. J’ai passé une grande partie de ma vie et de ma carrière à éviter d’en faire. C’est un reproche qu’on m’a souvent fait : «Pourquoi tu ne fais pas plus ceci que cela?» La réponse est simple : parce que j’aime autant ceci que cela.

Quels sont les critères sur lesquels vous vous basez pour faire votre sélection?

J’ai choisi les chansons en fonction de leur contenu musical et de l’impact qu’elles ont eu dans la société. Parce que certaines d’entre elles ont marqué l’histoire…

Avez-vous des exemples?

Je m’voyais déjà, de Charles Aznavour. Avec le temps, de Léo Ferré. Mon pays, de Gilles Vigneault.

Plusieurs considèrent les années 80 comme la décennie la moins riche sur le plan musical. Êtes-vous de cet avis?

Non. Parce que dans les années 80, il y avait Richard Séguin, Marjo, une jeune Céline Dion, Gerry Boulet, Diane Tell, Michel Rivard… C’est aussi l’époque des chansons à succès de Luc Plamondon.

Quelle décennie vous a donné le plus de fil à retordre?

Les années 90, pour la simple et bonne raison qu’on a moins de recul. Avec les années 60, j’aurais pu faire 12 spectacles. Même chose pour les années 70. Les années 90 sont encore très proches de nous. Pour arriver à faire un choix, je me suis posé une question : quelles chansons ont pénétré notre pensée collective?

Avez-vous trouvé une réponse?

Oui. Je suis entre autres arrivé avec Si Dieu existe, de Claude Dubois, Une chance qu’on s’a, de Jean-Pierre Ferland, et 1990, de Jean Leloup.

Y a-t-il un style de musique que vous n’aimez pas?

Non. Je n’ai pas de mépris pour la musique. Ça m’est égal qu’un truc soit chanté par Claude François ou par Ariane Moffatt. Je m’en fous vraiment. Je ne suis ni à gauche ni à droite. Je ne trouve pas qu’il y a de la grande et de la petite musique. La musique, c’est dans l’oreille des gens qu’elle veut dire quelque chose. J’aime trop la musique pour en mépriser et je ne sens pas le besoin de m’identifier en disant c’est quoi qui est bon et c’est quoi qui n’est pas bon. Je trouve ça triste. C’est un réflexe très adolescent que de donner une indication de ses propres valeurs en méprisant un certain genre de musique.

Gregory Charles, un piano, une voix, 100 chansons
Cinquième Salle de la PdA
Jusqu’à vendredi à 20 h 30

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