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Alex Cuba : Variations de température

Avec son immense afro et ses larges favoris qui traversent ses joues, Alex Cuba ne passe pas inaperçu.

En entrevue, le musicien se révèle tout aussi sympathique que son look inspiré des groupes funk des années 1970, s’exprimant avec candeur sur son Cuba natal, les ratés de son premier album et son dédain initial pour les rudes hivers canadiens.

Dès qu’il est question de ce qu’il faisait le week-end dernier à Toronto, par contre, le chanteur se fait plus discret. C’est avec un petit sourire et un subtil hochement de tête qu’il confirme avoir passé trois jours dans la Ville Reine à travailler sur le premier album en espagnol de Nelly Furtado. «Je ne voulais rien dire parce qu’il n’y a rien d’officiel, mais les chansons sur lesquelles on a bossé sont incroyables, laisse-t-il échapper, prenant bien soin de ne jamais prononcer le nom de la célèbre chanteuse au cours de la conversation.

«J’ai reçu un e-mail ce matin [m’indiquant] qu’ils avaient fait jouer les titres pour des gros bonzes de de la maison de disque. Ils ont beaucoup aimé, à ce qui paraît, ajoute-t-il. C’est bon signe. Ça veut dire que je vais en écrire d’autres.»

Suivre sa propre voie

C’est à Artemisa, sur l’île de Fidel Castro, qu’Alex Cuba, alias Alex Puentes, grandit.

À l’âge de quatre ans, il fait ses débuts au petit écran en jouant des claves dans un groupe dirigé par son père, un professeur de musique. Il étudie par la suite la guitare, la basse et les percussions.

Au tournant du siècle, après des années passées à jouer dans des groupes cubains traditionnels, il déménage au Canada.

«Quand je suis arrivé, j’ai fait les choses différemment, précise-t-il. Contraire­ment à la plupart des immigrants qui débarquent dans un pays, je n’ai pas cherché à joindre une communauté culturelle. J’ai fait des efforts pour m’intégrer.»

En 2001, il fait équipe avec son frère jumeau sous le nom des Puentes Brothers pour enregistrer Morumba Cubana, un CD respectant les normes de la musique traditionnelle cubaine.

C’est avec Humo de Taba­co, un premier album en solo, qu’Alex Cuba s’éloigne de ses racines et décide de suivre sa propre voie.

En 2006, l’opus remporte le Juno du Meilleur album de musique du monde. En dépit de cet honneur, le musicien n’est pas entièrement satisfait du résultat.

«C’est un disque qui ne me ressemble pas, avoue-t-il. Je n’ai pas passé assez de temps avec le réalisateur. On a raté la cible. On est passés à côté.»

Alex Cuba ne tient pas le même discours sur son plus récent album, Agua Del Pozo, sorti au Canada en 2007. Composée de mélodies suaves et de refrains pop-soul sur lesquels se laisse aller une guitare rock, la dernière offrande du chanteur lui a permis de recevoir son deuxième prix Juno et de se faire remarquer aux États-Unis, où il vient signer un contrat de disque avec le label Blue Note.

Alex Cuba
Au Lion d’Or
Ce soir à 20 h

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