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[PHOTOS] Elton John: Des adieux festifs et colorés

Photo: Josie Desmarais/Métro

Les premiers accords de Bennie and the Jets reçus avec un enthousiasme débordant par la foule ont donné le ton: les adieux d’Elton John ont été festifs. En pleine forme du haut de ses 71 ans, l’énergique et coloré musicien a dit hier «Farewell» à ses fans montréalais en leur en mettant plein la vue pendant deux heures et demie.

Un piano à queue trônant au-devant de la scène, six musiciens derrière lui, des lettres en néon jaune épelant «Goodbye» et un écran géant en trame de fond montrant une réplique de la pochette du mythique album qui prête son nom à la tournée, Goodbye Yellow Brick Road, attendait le public à son arrivée dans un Centre Bell rempli à pleine capacité.

À 20 h sonnées, le spectacle montréalais de cette mégatournée, qui s’arrêtera dans plus de 300 villes sur 5 continents d’ici 2021, a commencé.

Entré sur scène vêtu d’une queue-de-pie à paillettes avec ses légendaires lunettes surdimensionnées sur le nez, Sir John s’est amusé comme un enfant devant son piano tout au long de la soirée. Parfois, il jouait debout en se dandinant, à d’autres moments, il gardait les yeux fermés, concentré dans l’intensité du moment, pleinement heureux d’être sur scène.
La fête s’est poursuivie dans le rock’n’roll avec l’énergique All the Girls Love Alice, tirée elle aussi de «Au revoir route de briques jaunes».

À l’écran, des animations colorées et psychédéliques ainsi que des captations vidéo du chanteur se sont alternées tout au long du spectacle. Elton John est un grand amateur d’art visuel, ce qui s’est reflété dans le choix audacieux et éclectique des projections.

«Bonsoir Montréal! a-t-il déclaré en anglais de son charmant accent britannique après deux morceaux. J’ai choisi des chansons qui signifient beaucoup pour moi pour cette tournée. Je m’excuse d’avance si j’en ai oublié, le choix a été difficile.»

«Je fais de la tournée depuis 1969. La chose constante des 50 dernières années, c’est vous, les fans. Vous qui avez acheté des vinyles, des cassettes, des disques et qui payez pour me voir sur scène. Je veux vous remercier de tout ce que vous avez fait pour moi. Merci du fond du cœur.» – Elton John, rendant un hommage senti à son public

Le chanteur a essentiellement puisé dans son répertoire des années 1970, jouant les plus grands succès de son album Goodbye Yellow Brick Road, bien sûr, mais aussi de Madman Across The Water (1971) et de son album éponyme qui l’a fait connaître au grand public, en 1970.

Seul au piano, Elton John a ensuite entonné la ballade Border Song, portée par sa voix puissante, aucunement altérée par l’âge. À l’écran derrière lui, un montage d’images de personnalités ayant changé le monde pour le mieux, dont, Malala Yousafzai, Aretha Franklin, Stephen Hawking et Nelson Mandela, a défilé.

Après un «merci!» lancé en français, des notes de synthés nous ont transportés dans Philadelphia Freedom. «Shine the light!» a chanté le Sir.

Puis, le musicien s’est levé, a fait le tour de son piano et a marché d’un bout à l’autre de la grande scène pour saluer le public de tout bord tout côté. Un vrai gentleman, Sir Elton. Se rassoyant, il a confié être fier de ses 50 années de carrière. «C’est un accomplissement d’avoir duré aussi longtemps.»

Le chanteur a ensuite salué la mémoire du compositeur Bernie Taupin, avec qui il a travaillé, avant d’entonner la touchante Indian Sunset, un hommage aux peuples autochtones d’Amérique.

«5, 4, 3, 2, 1…» Bruit de fusée qui décolle. Images de la Terre vue de l’espace. Oui, c’est bien le méga-hit Rocket Man qui a commencé. «I think it’s going to be a long, long time», ont chanté les 17 815 fans dans un des nombreux moments forts de la soirée.

Puis, une superbe intro au piano par le musicien au sommet de son art a entamé Take Me to the Pilot, un de ses premiers succès. Encore une fois, l’intensité était au rendez-vous.

«Un des disques préférés de ma carrière est Captain Fantastic, a ensuite affirmé Elton John. La prochaine chanson est une des plus personnelles de cet album.» Il s’agit de la puissante Someone Saved My Life Tonight.

Sobrement, devant des projections de sa performance en noir et blanc, Elton John a poursuivi la soirée avec Levon, qui s’est conclue dans un long et délirant jam mettant en valeur le grand talent de ses six musiciens.

La fameuse ballade Candle in the Wind a par la suite calmé l’ambiance. En toile de fond, un court métrage du photographe David LaChapelle montrant Marilyn Monroe en séance photo a été projeté.

Puis, noirceur totale. Après 90 minutes de performance ininterrompue, Elton John a pris une minute pour enfiler un veston noir à fleurs roses et des lunettes agencées en forme de cœur avant de faire un retour dramatique sur la scène enfumée, parfaitement à propos pour Funeral for a Friend/Love Lies Bleeding.

Après avoir joué Burn Down the Mission – durant laquelle son piano s’est enflammé, magie des effets spéciaux –, Elton John a joué la seule chanson de son spectacle tirée des années 1990, soit la rassembleuse Believe. Pour la présenter, il a partagé son espoir de voir le sida complètement éradiqué de son vivant. (Rappelons que le chanteur est reconnu pour son engagement dans la lutte au VIH.)

Après avoir présenté ses musiciens, Elton John a rendu un hommage senti à Charles Aznavour, décédé lundi. «Quel homme! Quel artiste incroyable! Merci pour tout ce que tu as accompli», a-t-il déclaré, avant de lui dédier Don’t Let the Sun Go Down on Me, qu’il chantait jadis avec un autre artiste défunt, George Michael.

Le public s’est ensuite levé pour danser comme s’il n’y avait pas de lendemain sur les entraînantes The Bitch Is Back, I’m Still Standing, Crocodile Rock et Saturday Night’s Alright For Fighting. À l’écran, une vidéo de drag-queens et des caricatures d’Elton John (notamment des dessins animés Les Simpsons et South Park) ont égayé ce segment empreint d’autodérision. Le tout s’est terminé sous une pluie de confettis.

Au rappel, Elton John a fait cadeau de Your Song, car après tout «My gift is my song», y chante-t-il. En chœur avec lui, le public armé de téléphones illuminés – briquets des temps modernes – a répété «I hope you don’t mind, I hope you don’t mind». Bien sûr qu’on ne «minde» pas.

Question de faire ses vrais de vrais adieux, son «farewell», Sir Elton a conclu avec Goodbye Yellow Brick Road, chanson-titre de l’album du même nom, devant un montage d’images d’archives de sa carrière. «So, goodbye», Elton.

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