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Unité 9, «un grand voyage» qui a suscité le dialogue sur les femmes incarcérées

Guylaine Tremblay et Danielle Trottier, sur le plateau de TLMEP. Photo: Karine Dufour/ICI Radio-Canada Télé

La comédienne Guylaine Tremblay et l’auteure Danielle Trottier sont catégoriques : la populaire émission Unité 9 – qui se conclura dans deux jours – a été pour elles «un grand voyage merveilleux» qui a su démystifier certains tabous à propos des prisons pour femmes au Québec.

«Cette série-là m’a aidé à mieux comprendre le silence des femmes, a expliqué dimanche soir Guylaine Tremblay sur les ondes de Tout le monde en parle (TLMEP). J’avais tendance à dire que, quand on est victimes d’inceste, d’agression, il faut le dire, en parler. Mais avec Marie Lamontagne [son personnage], j’ai compris que chacune et chacun a son rythme personnel. On ne peut pas forcer quelqu’un à parler.»

L’idée derrière ce téléroman devenu emblématique est tirée du réel, assure Danielle Trottier. «Quand je suis tombée sur le rapport Arbour suivant les émeutes de Kingston [en 1996], j’ai tout de suite vu la densité dramatique qu’il y avait à aller dans une prison pour femmes», a-t-elle expliqué.

Le sujet est certes documenté, mais peu répandu, selon elle. «C’est rare qu’on prend vraiment le temps d’en parler à la télévision, alors que ça ne diminue pas ; ça augmente, a-t-elle observé. […] Et pour construire une héroïne, c’est sûr qu’on doit la mettre face à des épreuves tellement grandes. Le message, c’est qu’on peut survivre à tout.»

«On a préparé toutes les femmes du Québec pour que si, un jour, elles venaient à rentrer en [prison], elles sauront déjà ce que sont des menottes, une fouille à nue, etc. Ça a marqué l’imaginaire.» -Danielle Trottier, auteure d’Unité 9.

Unité 9 «restera en moi», a aussi lancé Guylaine Tremblay, louangeant au passage l’écriture sensible de Danielle Trottier. «C’est du bonbon pour les acteurs et les actrices; on lisait ses textes avec avidité, a-t-elle raconté. On suivait ça comme les gens ont suivi l’histoire. C’est une écriture pleine d’humanité.»

Mme Trottier dit par ailleurs avoir reçu beaucoup de commentaires au fil de la série, surtout de la part de femmes incarcérées. «J’en ai eu du jour 1 jusqu’à hier, a-t-elle fait savoir. En ce moment, elles sont tristes, parce qu’elles se sentaient sortir de l’ombre, […] et maintenant, elles pensent qu’elles vont redisparaître.»

L’auteure a avoué sa fascination profonde pour le système de justice réparatrice, où l’on confronte une victime à son offenseur, pour favoriser l’écoute d’abord et avant tout. «De ne pas être entendu pour une victime, c’est justement la première chose dont [la victime] se plaint, dans toutes les formes de justice», a-t-elle plaidé.

Retour sur Sinorama
Appelée à revenir sur la faillite de Vacances Sinorama, dont elle était la porte-parole, Guylaine Tremblay a assuré qu’elle ne se sentait pas coupable, mais surtout «infiniment triste» pour la clientèle de l’entreprise. Celle-ci a perdu son permis d’agent de voyages, en août, après avoir été mise en tutelle par l’Office de la protection du consommateur (OPC) pour des irrégularités financières.

«Comme porte-parole, on doit vérifier la qualité du produit et le fait que l’entreprise ait un permis auprès de l’OPC. Ce que j’ai fais. […] Pour le reste, c’est à Sinorama de s’excuser vraiment», a détaillé la comédienne.

Guylaine Tremblay s’en est prise plus durement à la chroniqueuse de La Presse Natalia Petrowski, qui avait critiqué en août le peu de vérifications que la comédienne avait effectuées sur l’entreprise avant d’en devenir porte-parole.

«Elle a le droit d’écrire tout ce qu’elle veut, mais je le dis, j’ai le droit de m’en foutre […] Sa job, c’est de brasser un peu de schnout. Moi, je carbure à l’amour, pis elle carbure à la schnout. Elle fait sa job, c’est correct», a lâché Guylaine Tremblay à ce sujet.

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