«Fragile» : un mystère hivernal captivant
Depuis la semaine dernière, la nouvelle série scénarisée par Serge Boucher (Feux, Aveux) est disponible dans la portion Extra d’ICI Tou.tv et je dois vous l’avouer tout de suite – j’ai hâte de terminer cette chronique afin de connaître la suite de l’histoire.
Fragile, c’est une histoire de famille complexe et nuancée avec un Marc-André Grondin sobre et un Pierre-Luc Funk dans un registre nuancé drôlement riche et surprenant. Autour d’eux gravitent deux clans tissés serrés, malgré tout, et à l’intérieur desquels les mystères sont (trop) nombreux.
Des vies fragiles
La série débute avec la mort de Funk et Grondin pour ensuite nous raconter à reculons cette improbable rencontre et tous les secrets qu’elle soulèvera. Comment un ex-détenu issu d’un milieu bourgeois s’est-il lié d’amitié avec un jeune garagiste de la classe moyenne? C’est la grande question au centre du récit et autour de laquelle les personnages devront se trouver des repères, appuyés par la plume vaillante d’un Serge Boucher particulièrement inspiré.
C’est un peu lent, mais cette lenteur alimente le récit et les paysages hivernaux d’une région jamais nommée nous offrent une rare introspection sous la neige au petit écran. Si notre pays c’est l’hiver, selon Gilles Vigneault, ce n’est pas le cas à l’écran puisque les casse-têtes logistiques engendrés par le froid et les intempéries découragent la plupart des productions de tourner dehors entre novembre et mars.
Sans dire que l’hiver est le personnage le plus intéressant de Fragile, disons que notre saison charnière offre à l’intrigue une couleur clairement intéressante.
On parle ici d’une très bonne série déposée sur Tou.tv, possiblement la meilleure nouveauté de l’automne-hiver du côté de Radio-Canada. Il faut aussi souligner le ton très juste dans le jeu et la distance prise des habituels décors montréalais que l’on retrouve dans presque toutes nos productions.
Le Québec, c’est plus que Montréal et notre télé l’oublie souvent. Voici un bel exemple de nos richesses.