Haïti en Folie: un festival virtuel
Malgré les règles sanitaires qui forcent l’annulation de nombreux événements, le festival Haïti en Folie aura bel et bien lieu dès la semaine prochaine. Pandémie oblige, l’événement sera exclusivement en ligne cette année entre les 24 et 26 juillet.
«On a eu notre lot de difficulté. C’est très complexe de faire un festival pluridisciplinaire en ligne. C’est de la folie pure, mais c’est ça Haïti en Folie, c’est littéralement de la folie», s’exclame dans un éclat de rire Fabienne Colas, fondatrice du festival.
Les ateliers habituels, notamment de créole, de cuisine et de danse, seront toujours présentés cette année, afin de maintenir une certaine continuité. De même, deux types d’expériences seront proposés au cours des trois journées de programmation, dont l’horaire est disponible en ligne.
«On a des événements originaux en primeur, et d’autres qu’on a diffusés par le passé qu’on aura le plaisir de repasser en rappel pour le public, et qui permettront de commémorer les éditions précédentes», explique Mme Colas.
Elle donne en exemple pour cette catégorie la diffusion d’un spectacle de Manno Charlemagne, enregistré avant sa mort lors de son dernier passage à Montréal.
« On voulait montrer qu’on pouvait marquer le coup malgré nos faibles moyens. C’est plus difficile cette année, mais on est là, et on avance. Quand tout tombe, c’est la culture qui reste. » – Fabienne Colas, fondatrice du festival Haïti en Folie
Autre nouveauté cette année, Haïti en Folie sera présenté en collaboration avec le festival new-yorkais du même nom. Une façon d’abolir les frontières imposées par la pandémie.
« Ce sera possible vu qu’on est en ligne. Tant qu’à avoir les mêmes artistes, on a décidé de joindre nos forces, et on est bien heureux de ce partenariat », ajoute Mme Colas.
Chercher du financement
Parallèlement au festival, Mme Colas lance, à travers sa fondation, une campagne de sociofinancement pour le Fonds National pour les Arts Black, qui regroupe de nombreux festivals et programmes.
Elle explique que ceux-ci n’ont pas eu accès aux différents fonds d’urgence mis en place par le gouvernement, et elle y dénonce un manque d’équité.
«L’iniquité est défavorable à notre communauté et perpétue le cercle de pauvreté, dénonce-t-elle. Le public a toujours été là pour nous, et aujourd’hui, on y fait appel. La seule façon d’avancer est de s’en occuper nous-même.»
Mme Colas explique toutefois continuer entre-temps de travailler avec le gouvernement pour y trouver des solutions. Et si les objectifs de sociofinancement sont atteints, elle pense venir en aide à d’autres organisations faisant la promotion de la communauté noire.