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«Mulan»: le successeur spirituel du dessin animé selon Chen Tang

Chen Tang à la première mondiale de Mulan, le 9 mars 2020.
Chen Tang à la première mondiale de Mulan, le 9 mars 2020. Photo: Jesse Grant/Getty

Après avoir attendu des mois la sortie de Mulan, les cinéphiles peuvent enfin le visionner dans le confort de leur foyer. L’acteur sino-américain Chen Tang a discuté avec Métro du risque artistique qu’a pris Disney pour faire ce film.

Mulan devait prendre l’affiche au mois de mars, mais à cause de la pandémie, sa sortie a été repoussée.

Que vous soyez amoureux du dessin animé original ou non, la nouvelle interprétation de cet épique conte de guerre montre Mulan sous un nouveau jour.

Chen Tang, qui joue Yao dans cette nouvelle mouture, s’est assis avec Métro pour discuter de la réalisation du film, du camp d’entrainement intensif vécu par les acteurs et de ce que les fans pourront en tirer. Selon lui, cette nouvelle version apporte beaucoup à l’histoire.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir ce rôle?

Tout le monde voulait être dans ce film et était en émoi à son sujet. Le processus de distribution a duré presque deux ans, c’était long, ils voulaient que tout soit parfait. J’ai eu assez de la chance de rejoindre cette équipe.

J’ai été très inspiré par le dessin animé, mais à mon âge, le film est plus un successeur spirituel du dessin animé. On avait beaucoup de liberté dans la création de nos personnages, alors j’ai voulu vraiment créer mon propre Yao. Comment était Yao plus jeune? J’ai puisé, je dois l’admettre, beaucoup de ma propre culture chinoise. Je fais partie d’un groupe minoritaire en Chine, habitant dans des montagnes très reculées du Sud.

Pour faire court, je me disais: «Ça peut être cool que quelqu’un de ma culture s’ajoute à la dynamique du film». À l’époque dynastique, nous étions un royaume vraiment féroce et je me suis dit: «Wow, et si j’étais le roi du rocher ou le roi de la montagne?» Donc, je suis parti de là et c’était très amusant parce que la réalisatrice Niki Caro nous a donné beaucoup de liberté. Elle m’a dit: «Chen, fais de Yao ton propre personnage, tu n’as pas à le copier, fais-le tiens».

Il doit y avoir de la pression de revisiter un personnage auquel les gens sont déjà attachés?

Vous n’avez pas idée de la pression. Particulièrement dans ce film. Parce que tout le monde a une opinion. Mais la vérité, c’est que j’utilise cette pression comme moteur de création. J’aime les trios dans les dessins animés, et, à partir de ce personnage, je me suis dit qu’il y avait beaucoup de choses à faire sortir de mon imagination.

Je me souviens encore du premier jour de tournage, Niki m’a dit: «Ne sois pas lui, sois toi-même». Tout au long du processus, Niki et les producteurs étaient si créatifs qu’ils ont faits énormément pour que ce film soit un grand film. Ils l’ont soutenu et ont aussi encouragé notre créativité. Ils nous ont envoyés dans un camp d’entraînement quand même! Pour moi, le plus important, c’était de ressentir cette pression, mais aussi de rester dans mon domaine artistique.

Qu’est-ce qui s’est passé durant votre entraînement?

Niki voulait qu’on tisse des liens entre nous et qu’on ressente en quelque sorte ce que c’était d’être et de ressembler à ces ouvriers-fermiers-soldats. On avait notre équipe et on s’entraînait avec notre sergent.

«Ça a été probablement un des entraînements sportifs les plus difficiles de ma vie.» -Chen Tang

On a eu un entraîneur fantastique, c’était un ex-militaire, il nous disait qu’on devait ressentir ce que c’était d’être épuisés. On a couru des heures, des kilomètres, puis on rentrait pour faire nos exercices physiques, on tirait des traineaux…

Chaque jour, on travaillait les chorégraphies et les cascades pendant des heures. On a appris à se battre avec des épées et des boucliers. On avait aussi un entraînement à cheval et de tir à l’arc asiatique. On avait même des exercices de marche en formation, car ils voulaient qu’on forme une armée. Les figurants aussi ont eu un entraînement pour marcher en formation pour que nous puissions marcher ensemble. Disney a fait un bon travail de création, c’était très amusant.

Ça a fonctionné, car les scènes paraissent vraiment authentiques…

Oui, c’est fou, et il n’y avait pas de fond vert. On dirait qu’il y en a un, mais tout ce que vous voyez est réel. Niki et les producteurs de Disney étaient en accord pour que cela se déroule ainsi. Au final, c’est un film de guerre, et c’était voulu, même avec les aspects fantastiques.

Qu’est-ce que le film a de plus que le dessin animé?

Honnêtement, la première chose qui me vient à l’esprit est de  citer Niki: «Nous adorons le dessin animé, mais on veut aussi faire un bon film par nous-mêmes, inspiré de l’ADN du dessin animé». Ce n’est pas comme si on faisait un film complètement différent, mais la vérité c’est qu’avec Disney, ils ont fait un saut artistique.

Avec ce risque artistique, j’ai l’impression qu’ils ont voulu en faire un successeur spirituel. Je pense que l’une des choses qui m’a vraiment frappé en comparant le dessin animé à cette adaptation, c’est à quel point le film est ancré. C’est grand, c’est vivant, c’est épique, mais c’est émotionnellement réel et ancré. Je pense sincèrement qu’en prenant ce risque, ils ont créé quelque chose de beau et émouvant qui surpasse le dessin animé.


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